Unités de compte - Histoires de Sexe

Unités de compte

... décision, je veux te dire que je n’ai du plaisir qu’avec toi. La femme avec les deux hommes, ce n’était pas moi. Mon corps oui, mais pas mon esprit. Si tu as pu penser que j’aimais cette situation, c’est faux. Au fil des rencontres j’ai compris que plus je m’impliquais, plus je simulais, plus vite la soirée se terminait. Mes cris, mes gestes, mes mimiques ne sont que des artifices, de la simulation. Rien n’est vrai.

Je ne bouge toujours pas. Elle s’éloigne, mais juste avant de franchir la porte elle ajoute :

— Jean, je t’aime. Pardonne-moi.

Toute la journée je tourne en rond, pesant le pour et le contre, essayant de chasser de mon esprit la vision de ces deux hommes sur mon épouse. Mon honneur est en jeu bien sûr, mais notre argent aussi. Chacun sait ce qu’il vous reste après une saisie et une vente aux enchères. Même si je pardonne, il est évident que notre couple ne pourra pas résister à ces deux attaques.

Demander à Martine de recommencer comme avant ? Impossible ; je me dégoûterais de l’envoyer au tapin. Mais comment s’en sortir ? Pour me laver le cerveau, je m’oblige à rassembler les gravats pour les mettre dans des sacs. Aujourd’hui personne n’utilise la cabine. J’imagine que ma femme l’a condamnée pour éviter des souvenirs.

Soudain, je me demande si je n’ai pas une possible solution. J’examine toutes les possibilités. C’est jouable. De toute façon, qu’ai-je à perdre ?

J’attends que nous soyons au lit, séparés par un no man’s land que je crains de ...

... longue durée.

— Martine, je ne sais pas encore si je pourrai te pardonner, mais en attendant il n’est pas question que ce Max nous dépouille.
— Oui, Jean.
— Voilà, tu vas faire comme je te dis : la prochaine fois qu’il appelle, tu lui demandes de venir seul.
— Mais comment je vais faire ?
— Écoute, ce n’est quand même pas à moi de te donner des détails. Je ne sais pas, moi ; dis-lui que tu veux passer un moment seule avec lui, que tu veux sentir sa queue en toi… C’est assez précis comme cela ?

Martine sent bien qu’elle doit faire un effort car moi, je suis sous tension.

— Bon, d’accord, ce n’est pas la peine d’être vulgaire. Je vais m’arranger.
— Bien. Une fois qu’il arrive dans la boutique, tu t’arranges pour l’entraîner chez nous, dans la chambre.
— Mais comment…

Martine s’interrompt, voyant mon regard noir. Elle réfléchit une seconde et reprend :

— Oui, très bien ; je lui dirai que tu es absent, et… et que ce serait plus confortable dans le lit.
— Parfait. Tu vois, quand tu veux ! dis-je, à peine ironique.
— Oui, mais après… Tu ne vas pas faire de bêtises. Promets-moi de ne pas lui faire du mal. Lui, je m’en fous, mais je ne veux pas que tu ailles en prison pour moi et cette folie…
— Rassure-toi : rien de brutal ou d’illégal.
— Tout de même, je voudrais bien savoir…
— Tu verras bien.

Inutile de dire que l’ambiance n’est pas au top jusqu’à ce que le gars la recontacte. Je n’assiste pas à l’entretien, mais j’imagine facilement les promesses sexuelles ...