Say'in my song
Datte: 11/07/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
Voyeur / Exhib / Nudisme
intermast,
pénétratio,
fdanus,
aliments,
mélo,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... truc ?
Cendrine hoche la tête. Sort l’enveloppe de son sac. Elle a eu une grand-mère, très à cheval sur les bons usages, qui lui a appris qu’une lettre se confie ouverte. Benoît, certainement, n’a pas eu cette chance. Il ne sait pas qu’il est censé la fermer sans en regarder le contenu. C’est donc sans la moindre hésitation qu’il extrait les feuillets, les déplie et les parcours rapidement. Il pousse un cri de surprise.
— Tu ne vas pas faire ça !
Il s’en étrangle presque.
— Si.
— Tu es folle ! C’est pas possible. T’es cinglée.
Elle lui prend les feuilles des mains, les replie, les glisse dans l’enveloppe. Lèche soigneusement la bande gommée, et clôt le pli. Puis le rend à Benoît.
— Si. Tu vas lui rendre ces chansons, elles ne sont pas pour moi.
— Merde, Cendrine… Tu te rends pas compte. Tu es en train de faire la bourde de ta vie, c’est pas possible !
— La bourde ce serait d’accepter de chanterBanane et Kiwi.
— T’as fait pire.
La jeune femme acquiesce.
— J’étais derrière. Ce n’était pas moi qu’on regardait. Si je chante un truc pareil je ferai un single et fini. J’ai passé l’âge de ces gamineries. Cette chanson là est pour Vickie, comme les autres. Je veux qu’il écrive pour moi.
— T’as perdu la tête. C’est pas possible.
— Je joue. Mon père ne m’a appris que ça : si on veut gagner gros, il faut tout miser.
Elle termine son jus d’ananas, ramasse son sac, se lève. Ce n’est que lorsqu’elle passe la porte que Benoît se rend compte qu’il s’est ...
... fait avoir.
Il tourne l’enveloppe dans ses mains.
— Et merde !
Il paye, sort. Avant de rentrer chez lui, il repasse par la maison de disques. Qu’elle se débrouille, après tout. C’est son problème.
Elle ne l’emportera pas en paradis, ce coup là…
Vickie est à demi étendue sur le sofa crème. Le journaliste, en entrant, a du mal à cacher sa surprise. La jeune femme est blanche comme un linge, sa pâleur rehaussée par le khôl obscurcissant ses yeux comme des cernes monstrueux. Elle porte une robe bleu nuit qui dénude ses épaules et s’évase sur ses hanches. Une robe qu’on s’attendrait à voir sur la femme d’un ambassadeur invitée à un cocktail, mais qui lui va bien.
Elle ne semble pas moins jeune ainsi vêtue. Elle révèle un autre aspect de la jeunesse : la fascination pour le morbide. Ses lèvres sont à peine colorées.
L’homme s’installe sur le fauteuil préparé pour lui. Il est le quatrième de l’après-midi, il le sait. Il relit nerveusement ses questions. Elles semblent inadaptées à cette personnalité là. Vickie l’invite à commencer avec un joli sourire.
Les premiers échanges sont faciles. La tournée, le succès, ce qu’elle pense de ses chansons, ses projets. Combien de fois a-t-elle répondu à ces mêmes questions ? Elle le fait pourtant, une fois de plus, de bonne grâce. Le journaliste mordille son stylo. Vickie sait très bien ce qui va suivre. Elle pourrait répondre avant qu’il n’ouvre la bouche, mais elle ne le fait pas. Ce n’est pas ainsi que ce jeu là se ...