Conversion
Datte: 08/07/2020,
Catégories:
fh,
hplusag,
extracon,
photofilm,
Oral
pénétratio,
fsodo,
extraconj,
Auteur: Bernard Nadette, Source: Revebebe
... remercie de m’avoir ouvert les yeux. Plus d’un aurait profité de mon égarement. Je savais que tu étais quelqu’un de bien, je ne m’étais pas trompée. Ce n’est pas comme pour mon mari. Il dit qu’il m’aime, qu’il n’aime que moi, que je suis la femme de sa vie. Que Dieu nous destinait l’un à l’autre. De belles paroles, mais il n’y a rien de vrai. Tout ça, c’est du bidon ! Le matin, il part me jurant un amour éternel, et à peine arrivé au bureau, c’est pour baiser une autre et même pas une autre, des autres. Et il ose donner des leçons à la paroisse.
Marie-Cécile se laisse à nouveau emporter, elle ponctue son discours de gestes saccadés qui finissent par faire glisser le peignoir de ses épaules. Renaud n’essaie pas de justifier Rémi, mais tente de prôner la discussion et le pardon, mais elle l’écoute à peine. Elle change ensuite de registre pour s’interroger sur elle-même, cherchant ce qui peut pousser son mari à aller voir ailleurs, et finit par se trouver pleine de défauts, nulle. Pas assez comme ci, trop comme ça, même son physique y passe. Elle éclate à nouveau en sanglots.
Renaud lui prend la main, la rassure, lui dit qu’il n’a jamais rencontré quelqu’un comme elle, aussi attentionnée aux autres, avec une bonne humeur communicative, sachant écouter, réconforter, patiente, sensible. Qu’elle est belle, mais pas seulement de sa beauté physique. Marie-Cécile se laisse aller sur son épaule, toujours pleurant. Il continue de parler doucement. Les minutes passent. Elle finit ...
... par cesser de pleurer, mais continue de serrer la main de Renaud dont les paroles ne sont presque plus qu’un murmure lui disant qu’elle ne doit pas se laisser abattre, que quelqu’un comme elle est trop précieux pour se laisser détruire par ça. Que leurs rencontres sont pour lui des rayons de soleil comme il n’en n’a pas souvent connus. Il lui assure que Rémi l’aime, comment pourrait-il ne pas l’aimer, mais qu’il ne se rend pas compte de sa chance. Qu’il est enraciné dans des habitudes qu’il n’a pas su changer. À un moment il arrête son monologue, sentant qu’elle le regarde intensément.
— Personne ne m’a jamais parlé comme tu viens de le faire.
— Ah ! est la seule chose qu’il trouve à répondre.
Marie-Cécile continue de le fixer. Son esprit en déroute a brusquement une certitude : pour lui dire ce que Renaud vient de lui dire, il doit l’aimer. Il n’avait jamais rien montré, jamais eu une attitude équivoque, mais là, en la voyant désemparée, il avait laissé parler son cœur. Ses paroles, même si ce n’était par leur but, sont une déclaration d’amour, comme beaucoup de femmes aimeraient en entendre. Elle le trouvait sympa, appréciait leurs rencontres, voire les attendait, mais rien d’autre n’effleurait son esprit. Et maintenant, elle le regarde autrement, avec des yeux qui ne mettent plus son mari sur un piédestal.
Peut-être si elle n’avait pas eu la tête pleine de son Rémi, aurait-elle pu déceler quelque chose de l’attrait qu’elle exerçait sur lui et, elle doit bien se ...