Le temps du désir
Datte: 27/06/2020,
Catégories:
ff,
jeunes,
école,
amour,
init,
confession,
Auteur: Coqueluche, Source: Revebebe
... repoussant contre l’oreiller, sans douceur. Essoufflée, elle me lance d’une voix chavirée :
— Si je me laissais aller, je te mordrais jusqu’au sang !
— C’est plutôt sympa de ne pas te laisser aller, fais-je complètement décontenancée. T’es cannibale ?
— Non, mais j’ai les crocs !
J’ai pas eu le temps de réagir : elle s’est levée d’un coup m’abandonnant dans un indescriptible état de frustration. De sa démarche chaloupante, elle se dirige vers la porte de la chambre. Je la vois s’éloignerune fois de plus !, les yeux, le cœur et les ovaires déchirés ! Comment peut-elle avoir la taille si fine ? La mince ceinture blanche de sa robe froissée, semble sur le point de séparer son corps en deux. Je soupire de détresse : j’aurais tellement aimé… mais elle a déjà quitté la pièce… Je me laisse retomber sur le lit, épuisée, la douleur au ventre, ce ventre qui me lance des appels désespérés pour achever ce qui avait si bien commencé.
Elle n’a pas voulu… Elle s’est échappée juste avant qu’on ne… Qu’est-ce qui lui a pris ? Je finis par me lever, péniblement, désenchantée. Et je fais un saut dans la salle de bain, histoire de m’éponger le coquelicot. Dans la glace, je le vois tout ébouriffé ; les petites lèvres en bataille, d’un rouge indigné, sont sorties de leur fente comme des pétales froissés et mon clitoris ressemble à une grosse verrue sur le point d’éclater sous son bonnet rouge (!). L’humidité empoisse mon fond de culotte… Qu’est-ce qu’elle m’a fait ! Et qu’est-ce que ...
... j’ai fait pour mériter ça ? Je soupire, et m’asperge d’eau froide. J’ai le visage en feu, d’une belle teinte empourprée. J’ai eu du mal à reprendre mes esprits.
Bon n’y pensons plus. Je suis presque sûre que sa réaction brutale et ce départ précipité sont un réflexe de survie pour elle. Elle sentait qu’elle était en train de perdre le contrôle. « C’est pas gagné… non, c’est pas gagné ! » songé-je. Mais c’était presque le cas…
Je la retrouve plantée devant le frigo. On dirait qu’elle est statufiée. Je m’approche d’elle par derrière. Mes joues brûlantes reçoivent la gifle glacée de l’air froid et les odeurs désagréables d’aliments divers me sautent aux narines. Vite, j’enfouis mon visage dans sa chevelure protectrice : arômes d’herbes coupées, de soleil, de banquise… que sais-je encore ? D’oursonne ? D’aurore boréale ? De nuit polaire ? Sa chevelure me fait voyager loin des miasmes alimentaires ! Je la ceinture. Elle se fige. Je me colle à elle comme un lé de tapisserie sur un mur. Et je murmure au corail sa petite oreille, les mots fous qu’elle m’inspire malgré ses étranges sautes d’humeur :
— Qu’est-ce qui t’a pris ? Pourquoi nous planter comme ça ? T’as eu peur ? Tu sais pourtant que je t’aime ma fée, ma licorne, mon lutin bleu, je t’aime. Jamais je ne te ferais de mal.
Son bras, d’un gracieux mouvement rétroactif vient enlacer mon cou et son visage se renverse sur mon épaule comme une offrande. Elle soupire doucement :
— Je t’aime aussi, Axel… je t’aime ! ...