1. Tea Time


    Datte: 25/06/2020, Catégories: fh, jardin, init, Humour fantastiqu, Auteur: Patrik, Source: Revebebe

    ... la table où attendent deux tasses et la théière et demande innocemment :
    
    — Accepteriez-vous de me prendre… ?
    
    Jean-Émile sursaute violemment sur son banc. Clotilde écarquille les yeux sous la surprise, des grands yeux de biche sous sa fine monture. Elle réalise d’un trait le double sens involontaire de la phrase. Non, elle ne pensait pas à mal ! Jean-Émile la dévisage avec ardeur, elle rougit, ne sait plus quoi faire de ses mains. Elle ouvre la bouche, aucun son ne sort. Le temps semble suspendu.
    
    Clotilde sent qu’il faut sortir vite de l’impasse. Une pensée fugace la traverse : et si c’était pour aujourd’hui ? Elle repousse l’idée jugée inconvenante. Bien que… Quoique…
    
    — Je parlais d’une tasse ! souffle-t-elle.
    — ???
    — Oui, oui, oui, une tasse, prendre le thé… Vous savez…
    — Une tasse ?
    — Oui, une tasse, prendre une tasse avec moi…
    — Ah… une tasse.
    
    « Ouf, se dit Clotilde, il semble calmé ! Mais qu’est-ce qu’il a aujourd’hui ? Jamais, je ne l’ai vu dans pareil état ! Qu’allait-il donc imaginer ? Et moi donc ? Décidément, aujourd’hui est un jour bien étrange ! »
    
    — Non !
    
    Jean-Émile se lève d’un bond, Stupéfaite, Clotilde sursaute, la tasse qu’elle avait en main retombe sur la table de jardin. Son cœur bat la chamade, ses mains tremblent, la brise s’accentue. Elle recule sur le banc.
    
    — Non, Clotilde !
    — Pardon ? demande-t-elle d’une petite voix.
    — Non, Clotilde chérie, prendre le thé ainsi, y en a marre !
    — V-vous ne v-voulez pas pr-prendre le thé ...
    ... ?
    — Non !
    — Non ?
    — Non ! C’est vous que je veux prendre !
    — Ooôh, Jean-Émile ! Que d-dites-v…
    
    Les lèvres capturées par un baiser ardent et avide, Clotilde n’a pas le temps de terminer sa phrase. Elle flotte un léger moment sur la suite à donner. Il est agréable d’être ainsi embrassée mais c’est inconvenant quand même ! C’est Jean-Émile qui répondra à son dilemme muet : il l’enlace férocement, la serre à lui passionnément et entreprend de l’embrasser plus follement encore. Elle chavire, portée par la vague. « Enfin ! » songe-t-elle confusément.
    
    La suite dépasse ses attentes, Jean-Émile se montre particulièrement empressé et sauvage, mettant un désordre inconcevable dans ses vêtements, embrassant comme un fou dans son cou, sa bouche, l’orée de son décolleté, ses cheveux, tandis que de multiples mèches s’échappent du chignon austère.
    
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    Englué dans la forme qui palpite, Pierre n’a rien perdu de la scène, il a même sérieusement poussé à la chose en titillant ci et là le réseau neuronal de son hôte. Les pulsions qui attendaient depuis de nombreuses années l’ont clairement aidé.
    
    Soudain, la masse, dans laquelle il était englué, l’englobe totalement ; il est à présent en elle, il voit tout, il sent tout, il appréhende tout. Il reste lui-même, tout en étant déjà un peu Jean-Émile. Il lui semble que son cerveau se relie directement au propriétaire des lieux et qu’une sorte de copie de certaines zones s’opère.
    
    — Il ne serait pas en train de me pomper toute ...
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