1. Le baume de l'âme (2)


    Datte: 24/06/2020, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... quatorze heures avec un jeune inconnu, Yvonne gardait un sourire énigmatique. Elle savait bien que ce jeune homme ne pouvait, en, aucun cas être le fils de son amie, veuve depuis quelques mois. Un ami ? Un neveu, un parent, toujours curieuse, elle n’osait cependant pas poser de question à la brune. Mais elle saurait bien tout à l’heure.
    
    — Ça va Marjorie ? Vous vous remettez de cette cruelle perte ?
    
    — Je n’ai pas le choix, Yvonne, vous savez. Mais ça va, le temps calme tout.
    
    — Oui… mais quand même, à pas quarante ans, c’était trop jeune pour partir. Léon va en avoir fini avec son patient. Il arrive. Vous voulez quelque chose, un café pour patienter ?
    
    — Non merci ! Tout va pour le mieux.
    
    — Le jeune homme non plus ?
    
    — Euh ! Nous merci madame.
    
    — Oh ! Vous n’êtes pas d’ici, personne ne m’appelle jamais Madame, c’est Yvonne chez nous !
    
    La brune n’avait pas relevé. Aucune envie de discuter avec elle de ce qui les amenait ici. De toute façon elle saurait bien assez tôt. Encore qu’elle s’avérât discrète, en toutes circonstances. Un brouhaha venu du cabinet attenant à la minuscule pièce où les deux attendaient leur apprit que le médecin allait les recevoir. Du reste quelques secondes après, la porte s’ouvrit et un grand type aux cheveux blancs, portant des lunettes leur tendait une main ferme et franche.
    
    — Ah Marjorie ! Eh bien, ça fait un moment que je ne t’ai vu. Bonjour jeune homme. Alors qu’est-ce qui t’arrive ? À moins que ce ne soit monsieur qui soit ...
    ... malade. Il n’en a pas l’air pourtant.
    
    — Notre venue est un peu particulière, Léon. Nous voudrions savoir…
    
    — Si je peux te le dire… je t’écoute.
    
    — Ce garçon est le fils de Clémence Tisserant, vous savez qui c’est ?
    
    — Je crois me souvenir, mais elle est partie de la région très, très jeune. Pas plus de dix-sept ou dix-huit ans, je pense et elle allait en classe avec ton mari. Si ma mémoire ne me fait pas défaut.
    
    — Oui c’est ça monsieur. Elle fréquentait l’école du Phény.
    
    — Donc c’était votre maman mon garçon ?
    
    — Oui docteur. Mais elle est décédée l’an dernier.
    
    — Ah ! Donc un peu comme ton Yann, ma pauvre Marjorie… trop jeune, beaucoup trop jeune. Mais bon je pense que vous voulez savoir quelque chose, alors votre question ?
    
    — Ce jeune homme… s’appelle aussi Yann. Et il croit, ou pense qu’il pourrait être le fils de mon mari et de Clémence.
    
    — Oh ! Je ne crois pas que ça puisse être possible ça. Il était stérile ton mari. Attends un instant, ici nous n’avons pas informatisé les dossiers de nos patients… disparus. Les nouveaux oui. Je fouille dans mes archives… alors Sarran… Paul, non ce n’est pas le même. Ah, voilà Sarran Yann, fils de Gabriel et de Danièle Sarran.
    
    Le toubib se retournait vers eux avec un air triomphant. Satisfait de son rangement, de sa mémoire aussi. Il se mit à feuilleter un dossier en carton bleu. Tournant des pages et des pages, il finit par en extirper une de la pile impressionnante.
    
    — Presque quarante années de médecine ...
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