1. Atterrissage caliente à Fuerteventura (3)


    Datte: 24/06/2020, Catégories: Hétéro Auteur: Nostagique44, Source: Xstory

    ... dans sa radio et j’entendis l’autorisation de décollage. Je m’engageai sur la piste, m’arrêtai sur la partie « zebra » dans l’axe de la piste et serrai le frein de parking. Je calai le curseur sur le cap 033, baissai de deux crans les volets et me harnachai à la ceinture 4 points qui me tenait fermement plaqué contre le dossier de mon fauteuil.
    
    J’interrogeai du regard le copilote ; il leva le pouce en l’air. Je posai mes pieds sur les pédales du palonnier, ma main gauche sur la « bête à cornes » et je poussai les gaz à mi-course. Les réacteurs se mirent à hurler. Tout l’avion se mit à trembler. Un coup d’œil sur les cadrans et j’annonçai :
    
    —Bremse aus !
    
    —Brake out, over.
    
    L’avion démarra, avançant de plus en plus vite, gagnant de la vitesse : 90 nœuds…120…140.
    
    —V1, m’annonça le copilote, et aussitôt après :Rotation.
    
    Je tirai le demi-volant – la bête à cornes – vers moi : l’avion leva le nez, et le staccato des pneumatiques sur le béton s’estompa puis disparut. Le copilote annonça :
    
    — Ascendance positive.
    
    —Gear out.
    
    — Train rentré.
    
    —Flaps zero.
    
    — Volets à zéro… 2 500 pieds… 1200 au vario. Vitesse de montée : 230. 3 500 pieds… vario stable. Vitesse : 250…
    
    Et ainsi jusqu’à ce que l’on atteigne l’altitude de 9 000 pieds.
    
    — 9000 pieds, Commandant.
    
    —ALT : go.
    
    —ALT : green.
    
    —HDG : go.
    
    —HDH : green.
    
    —PA : go, and IAS go.
    
    —PA green ; IAS 250 green… Nous atteignons 10 000 pieds, Commandant.
    
    — Phare ...
    ... d’atterrissageout.
    
    —Landing out.
    
    —IAS : 290.
    
    — Vitesse : deux neuf zéro.
    
    L’avion, obéissant aux données entrées dans l’ordinateur de bord, s’était penché sur l’aile droite et prenait le cap au 045 tout en grimpant à 17 000 pieds. Je me décrochai, repoussai mon siège vers l’arrière, lui fis faire un demi-tour et je me levai.
    
    — Tu prends les commandes : c’est ton avion.
    
    Ce qui veut dire dans notre jargon qu’il était de surveillance en mon absence, car au niveau du pilotage – à moins qu’un pépin ne survienne – il n’y avait rien à faire.
    
    J’ouvris la porte de communication. Je dus frôler une grosse – Bavaroise, sans doute – qui prenait toute la place en attendant devant la porte des toilettes. En passant dans la travée centrale, je donnai un coup d’œil pour m’assurer que tout allait bien, puis j’arrivai au fond, « au royaume des filles ». Toutes les cinq étaient là. Ingrid me tournait le dos. Je plaçai une main amicale sur son épaule ; à travers le tissu de son chemisier, je la sentis frissonner.
    
    — Tout se passe bien ? demandai-je gratuitement pour me donner une contenance car je savais que tout allait bien avec Ingrid aux commandes de la cabine.
    
    —Alles paleti, Capt’ain ! me répondit-elle en me souriant. Vous voulez un café ?
    
    — Pourquoi pas ? Merci.
    
    Je ne sais pas, mais il me semblait que juste avant de se retourner pour me répondre Ingrid avait fait un mouvement qui colla sa hanche à mon bassin. Je devais me faire des illusions… surtout qu’exceptionnellement tout le personnel ...