Atterrissage caliente à Fuerteventura (3)
Datte: 24/06/2020,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Nostagique44, Source: Xstory
... démenaient dans les diverses tâches avant-vol, changeant les protège-tête estampillés du sigle de la Lufthansa présentant quelques souillures, vidant les soufflets de sièges qui servent de repose-revues mais que les passagers utilisent comme corbeille à papier, vérifiant que toutes les ceintures sont opérationnelles.
La porte du cockpit était ouverte et le resterait jusqu’au repoussage. J’entrai dans le poste de pilotage. Ingrid me rejoignit, s’approcha de moi en me tendant sa joue comme à l’accoutumée pour que nous nous fassions la bise. Il me sembla que cette fois-ci ses lèvres s’étaient un peu rapprochées de mes moustaches, ou prenais-je mes rêves pour la réalité ? Elle sentait bon le Chanel N° 5. Son chemisier bleu cobalt était bien rempli par deux seins qui tendaient au maximum le tissu aux reflets métalliques… deux seins qui avaient hanté mon dernier rêve ; mais chut : il ne fallait pas le lui dire !
— Humm ! J’aime ton eau de toilette. C’est quoi ? me demanda-t-elle en allemand.
— Terre d’Hermès. Le tien est agréable également : du Chanel N° 5, si je ne me trompe pas, lui répondis-je dans la même langue.
— En effet. Je vois que Monsieur est connaisseur ! me répondit-elle en prenant ma veste pour l’accrocher à un cintre ainsi que ma casquette pour la poser sur une étagère. Je pense que tu as passé un agréable séjour…
— Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
— Tu étais en charmante compagnie avec la collègue française, le soir où l’on s’est vu ; elle te ...
... dévorait du regard !
— Tu crois ?
— En ce qui me concerne, c’est ta vie, et je m’interdis de la commenter ou de te juger.
— Et toi ?
— Je me suis reposée ; je suis allée à la plage ce matin, puis cet après midi une bonne sieste. Elle est partie ?
— Qui ça, « elle » ? De qui me parles-tu ? lui demandai-je, jouant celui qui tombait des nues.
— Ta compatriote.
— Je crois qu’elle est partie ce matin ; enfin, c’est ce qu’elle m’a dit hier au soir.
Sur ces entrefaites, Erwin entra dans le poste de pilotage, ce qui coupa court à notre conversation. On se serra la main comme à l’accoutumée, il me fit son rapport verbal, me donna des formulaires à signer qu’il rangea dans l’une des mallettes, puis prit place dans son siège sur ma droite. Il actionna l’interrupteur du PMDG situé sur la console centrale, juste au-dessus des deux manettes de gaz et entre les deux roues de trim (compensateur de profondeur). Sur l’écran, tous les voyants se mirent à clignoter. Je lui passai la clé-mémoireFlight Data Memory qu’il plaça dans son logement, puis il appuya sur la toucheEnter. Sur les différents cadrans de l’afficheur noir, des chiffres verts se mirent à défiler verticalement à une vitesse vertigineuse.
De ma place, derrière mon dos, j’entendais les passagers arriver à bord avec le traditionnel« Guten Tag. Willkommen am Bord der Wings Air Flug Gesellschaft. »
Je vérifiai que tout se passait selon la procédure. Sur les instruments de réglage du pilote automatique, de ...