1. La décision


    Datte: 22/06/2020, Catégories: jeunes, religion, forêt, amour, aventure, fantastiqu, Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe

    ... prouver leur amour. De le construire. De le sublimer. Le jeune homme, incapable de dire cela, se pencha vers les lèvres de Thyris et les embrassa avec précaution.
    
    Thyris baissa la tête.
    
    — Tu crois qu’on peut lui montrer ça. Tu crois qu’il va nous croire, nous entendre ? Et s’il trouvait ça sacrilège ? Et si…
    
    Fyrag lui clôt la bouche.
    
    — Ce qui est impossible, c’est ce qu’on n’a pas essayé. Thyris, on a tenté tout le reste. Tu crois vraiment qu’on puisse faire pire que ce qu’on a vu ?
    
    La jeune femme refoula ses larmes. Non, on ne pouvait pas voir pire. Ses sœurs étaient en train d’annuler l’humanité. Elle avait cru que leur société était bonne. Elle savait maintenant qu’elle ne l’était pas. Elle n’avait pas de meilleure solution à proposer. Il fallait bien essayer celle-là.
    
    Ils passèrent une journée encore à peser le pour et le contre et à établir leur plan de bataille. Thyris passa un long moment à camoufler l’objet à l’aide d’enchantements. L’idée était simple : il fallait tout simplement rejoindre le grand temple d’Hédion, à Mélorné, atteindre l’autel principal et remettre l’olisbos au Dieu père. C’était monstrueusement facile.
    
    Si on exceptait les quelques dix jours de marche dans une région où la place de la femme est à l’étable. Le plus urgent était de trouver un déguisement.
    
    Thyris passa tout le temps qu’ils marchèrent dans la forêt d’Aldande à tester des sorts. Sa théorie était que, si Fyrag voyait ce qu’elle essayait d’imposer, alors elle ...
    ... arriverait à garder l’image stable. Mais tout ce que le jeune homme voyait, c’était un changement de nuance dans la couleur des cheveux, ou de sa peau. Il essaya de la réconforter le jour où il lui vit un peu moins de poitrine. À force de la regarder, il aurait pu situer de mémoire le plus petit de ses grains de beauté. Il remarquait immédiatement la moindre griffure. Ce qui ne les aidait en rien. Le seul progrès notable, c’était que la jeune femme, maintenant débarrassée de ses inquiétudes pour sa virginité, se laissait aller à tous ses mouvements de tendresse. Ça n’accélérait pas leur marche, mais ça l’agrémentait. Et rendait les attaques de triwegs moins fatigantes.
    
    — Tu es sûr de ne pas vouloir emprunter mes vêtements ? Ce serait plus facile.
    
    Thyris se débattait depuis cinq jours avec ses sortilèges. Fyrag n’osait même plus la regarder. S’il avait d’abord trouvé ça amusant, désormais il se lassait. Elle avait jusqu’à maintenant refusé de quitter sa tenue rituelle.
    
    — Ça ne changerait rien.
    — Ça cacherait.
    — Mais cacher n’est pas suffisant !
    — Et si tu ensorcelais les vêtements ?
    
    Thyris haussa les épaules. Puis elle fit un geste.
    
    Fyrag cligna des yeux. Il y avait trop longtemps qu’ils essayaient, ce devait être un mirage. Juste un peu persistant. Il fit se lever Thyris, lui demanda de marcher. Il le savait, elle n’avait pas quitté sa tunique. Mais il la voyait vêtue d’un pantalon de toile rude, de bottes et d’une blouse de paysan trop large. Elle était bien moins ...