Piège au Hammam - Histoires de Sexe

Piège au Hammam

... car Maud enchaîne en souriant :

— Une fille comme toi dans son lit et se contenter de la regarder… Alors que, célibataire, il n’avait que l’embarras du choix ! Le pauvre garçon, ça devait y aller ! Il devait avoir des crampes au poignet, déclare-t-elle en riant.
— Tu me culpabilises, Maud.
— Il y a de quoi ! Tu es une grande égoïste. Si tu refusais les hommages de ton mari, il fallait en faire profiter tes amies. Moi, par exemple. Même enceinte jusqu’aux dents, je me serais bien fait ton mec. Il est craquant et il aurait été content de tirer un coup.
— Maud ! balbutiai-je scandalisée. Tu… tu… Pierre ne marche pas comme ça !

Maud éclate de rire.

— Karine, cool… Je te provoque un peu, pour voir ta réaction. Rassure-toi. Je ne sauterai jamais sur ton mari sauf si tu me le permets.
— Jamais ! Ne rêve pas. Chasse gardée.
— Bon, j’oublie, mais toi ? Tu peux tout me dire, tu sais. J’imagine que maintenant que tu aimes le sexe, tu ne te contentes pas de ton mari.
— Mais si, Maud ! répliquai-je, choquée. Je l’aime.
— Karine, c’est une réponse absurde. En quoi ton amour pour Pierre t’empêcherait-il de jouir dans les bras de quelqu’un d’autre ?
— Mais… Maud, tu rigoles. Il ne le supporterait pas, répliquai-je, d’un ton d’évidence.
— Pourquoi ? Il est égoïste ? Il a peur ? Il n’est pas sûr de ton amour ? Il ne comprend pas que plus tu as d’expérience, mieux tu fais l’amour ?

Je l’écoute, stupéfiée par ce raisonnement et cette façon de voir les choses. Maud veut ...

... tout savoir et continue de me questionner. Je suis ravie de lui répondre, je n’ai jamais pu parler sexualité avec une autre femme. Ma mère ? Surtout pas. Une sœur ? Je suis enfant unique. Une camarade d’école assez intime pour ça ? Bien trop introvertie, je n’ai jamais osé.

— Karine, combien as-tu connu d’hommes dans ta vie ? me demande-t-elle.
— Avant lui, deux.
— Ce n’est pas beaucoup ! Raconte, c’était bien ?
— Nul ! Le premier m’a dépucelée et s’est barré illico tellement cela s’est mal passé. Le second, un amour de vacances, m’a prise cinq à six fois à la va-vite sans me laisser de temps de sentir grand-chose.
— C’est tout ? Deux expériences insignifiantes avant de connaître un mari auquel tu es fidèle depuis que tu le connais ! Mais tu es vierge, ma pauvre Karine ! s’exclame-t-elle.

Je reste figée, muette, abasourdie.

— Tu passes complètement à côté de ton épanouissement sexuel, conclut-elle.
— Pas du tout, dis-je, révoltée. Depuis cet été, nous faisons l’amour sans arrêt. Pourquoi aller voir ailleurs ? Et toi, Maud, la tienne, que je compare ? répliquai-je, agressive.
— Moi, je me donne à tous ceux qui me plaisent. Alex le sait, il est libre de faire de même de son côté et il ne s’en prive pas. C’est uniquement sexuel et cela n’enlève rien à l’amour que nous nous portons.

Je dois faire une drôle de tête, car elle constate en riant :

— Je te choque ?
— Non. Tu m’étonnes. Nous vivons sur deux planètes différentes.
— Karine, je peux comprendre que tu ...