Piège au Hammam - Histoires de Sexe

Piège au Hammam

... de Pierre, c’est de me prendre par derrière. Cela ne me paraît pas bien normal.
— Si, c’est normal, répond-elle en riant. Ton mari n’est pas un pervers. Les hommes aiment nous prendre ainsi car ils nous trouvent plus étroites de ce côté que par-devant. Plus c’est étroit, plus ils ont de sensations. Laisse-toi faire, il sera tout content.
— Mais je n’aime pas du tout !
— C’est une question de pratique. Karine, tu as beaucoup de choses à découvrir. Je viens de te le dire : tu n’as aucune expérience, tu es vierge.

Elle me fixe de ses yeux bleus avec un petit sourire ironique et ajoute :

— Je suppose que tu n’as jamais non plus touché une fille ?
— Jamais ! dis-je, horrifiée.
— Karine, tu ne sais pas que je suis bisexuelle ?

Surprise totale.

— … Non. Je ne… balbutiai-je.
— Depuis toute petite. Avant mes seize ans, j’étais en pension. Il n’y avait que des filles. Maintenant, je peux te le dire, Karine : depuis que je te connais, je rêve de faire l’amour avec toi.

Maud éclate de rire en me voyant de nouveau complètement interloquée.

— Ne fais pas cette tête-là ! C’est mon fantasme à moi. Jusque-là, mon intuition féminine me conseillait de ne rien te dire, mais vu ce que tu me racontes et comment tu évolues, je pense que tu peux tout entendre.
— Maud, moi je n’ai jamais été attirée par une femme.
— Karine, toute femme est plus ou moins bisexuelle. C’est ton subconscient qui fait barrage. Tu veux une preuve ?

Que va-t-elle me sortir ?

— Je suis sûre, ...

... continue-t-elle, que quand tu regardes un film érotique, une séquence avec deux femmes te fait plus d’effet qu’une séquence classique homme - femme.
— C’est vrai, dis-je, ébranlée.
— Karine, faire jouir une femme dans tes bras, seins contre seins, les jambes mêlées, sentir son sexe couler dans tes doigts alors qu’elle se cambre et se tord du plaisir que tu lui donnes… c’est… comment dire ? Unique, merveilleux, extraordinaire. Je voudrais te faire connaître ça.

C’est le pompon. Je reste sans voix, scotchée, devant cette proposition si directe.

— Je ne te plais pas, je ne suis pas à ton goût ? continue-t-elle.
— Maud, ce n’est pas ça, tu es superbe mais…
— Alors ? Des tabous ridicules ? Karine, nous ne ferons rien de mal. Ne te méprends pas. Entre nous, il n’est pas question d’amour. Je ne veux absolument pas remplacer Pierre. Je veux te faire découvrir autre chose. Tu viens de m’avouer que, quand il est en voyage, tu te caresses tous les jours.
— Oui, c’est vrai, il me manque.
— Ce que je te propose c’est de le faire à deux. Une masturbation à quatre mains au lieu de deux. Ni plus ni moins. Et c’est plus agréable.

Punaise, vu sous cet angle… Elle va finir par me convaincre !

— Maud, ce n’est pas ça. Je ne suis pas tentée. Je ne me vois pas du tout dans les bras d’une femme… Encore moins avec toi, qui es ma meilleure amie… et puis je ne me vois pas dire ça à Pierre.
— Pourquoi lui dire ? répond-elle d’un air étonné.
— Parce que je n’ai aucun secret pour lui ...