Sans fuir
Datte: 10/06/2020,
Catégories:
prost,
nonéro,
Auteur: Sofie, Source: Revebebe
... besoin de toi, j’me barre !
— Oh, oh ! Tu me fais quoi, là ! Tu crois que je vais te laisser partir comme ça ! Oh puis si, tiens ! Et dans deux semaines, allez, j’t’en donne trois, tu reviendras ici et tu me supplieras de revenir tapiner pour moi !
— Tu rêves ! Plutôt crever !
Je lui dis cela droit dans les yeux de manière à le convaincre et peut-être me convaincre par la même occasion.
— Crever, c’est bien ce qui risque de t’arriver de toute façon…
— Eh le Boiteux ! T’avise pas de me toucher encore une fois ! Et encore moins Boumba ou une autre de tes nouvelles !
— Mon Dieu, j’ai peur ! Et tu comptes faire quoi ?
Le boiteux semble s’apaiser, j’ai plutôt intérêt à continuer de le faire parler.
— Redéconne encore une fois et j’te jure que je balance tout aux flics. J’leur dis pour la prostitution et sur le fait que tu fais venir illégalement des étrangères. Des jeunes étrangères, à peine majeures ou peut-être pas encore, qui sait ?
— Aux flics ! C’est la meilleure, ça ! T’as vraiment pété un câble, ma vieille ! Tu veux quoi ? Des numéros d’inspecteurs ou de commissaires ou de simples flics ? Vas-y, demande, j’t’aiderai ! J’ai tous les postes que tu veux dans la police comme clients, alors te prive pas de mes services ! T’es coincée, salope… et t’es tellement moche à baiser que j’vais te prendre par le cul ! Ça m’évitera d’voir ta gueule !
Le Boiteux s’avance vers moi, la ceinture au creux de la main. Sur son visage s’affiche un sourire affreux, plein de ...
... vices. Il se précipite sur moi, je bondis sur le côté et, cherchant une issue à ce qui risque d’arriver, je sors rapidement de la pièce.
Sur le palier, je tourne la tête dans tous les sens, tentant de trouver la meilleure des sorties. Mais ma recherche est stoppée par la main du Boiteux qui empoigne mon épaule et serre, tellement fort que je crie et un rictus indélicat se dessine sur mon visage.
— Cette fois, j’te tiens ! J’vais t’faire la peau et te laisser morte dans la rue, tu vas voir !
Son regard est rempli de noirceur et de haine, il lève son bras, tenant toujours sa ceinture, et il le baisse. D’un coup violent, il cingle mes jambes nues sous le peignoir. Une fois, puis deux, je tente de me débattre mais je ne peux pas. Sa main qui me tient l’épaule, me serre la gorge maintenant. Suffocante et les larmes aux yeux, j’ai peur, tout simplement. À tel point que mon bas-ventre s’humidifie. Le Boiteux, voyant cela, ne tarde pas à crier dans tout l’immeuble.
— Ah ! Regardez bien cette garce ! Elle se pisse dessus ! Elle pisse de peur ! Et elle a raison ! Que ça vous serve à toutes de leçon : quand on me défie, on le paye ! On le paye très cher !
Mes cris qui s’estompent et ceux du Boiteux ont attiré toutes les filles de l’immeuble qui osent à peine sortir leurs têtes craintives de l’embrasure des nombreuses portes du palier.
Pendant ce temps, qui me paraît éternellement long, le Boiteux m’étrangle encore plus, serrant peu à peu ses doigts autour de ma gorge. ...