1. Histoire des libertines (48) : Germaine de Staël et Juliette Récamier


    Datte: 08/06/2020, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... encore que les salons dorés d'antan, va devenir bientôt le salon le plus célèbre, l'antichambre de l'Académie. Chateaubriand, le plus grand écrivain de son temps mais aussi l'être le plus insupportable, égoïste, tyrannique, sensuel, va trahir et décevoir Juliette au point qu'elle mettra, pour 18 mois, entre eux, la distance de la France à l'Italie.
    
    Mais on pardonne toujours à ceux qu'on aime et revenue à Paris elle a pardonné à son « grand homme». Devenu le Dieu tout puissant de l'Abbaye c'est là qu'il réalisera sa grande œuvre: les Mémoires, devenus d'Outre-Tombe. La vieillesse installée entre eux verra l'un, devenu paralysé, partager le sort de l'autre, devenue aveugle. Il s'éteindra le 4 juillet 1848, elle lui survivra 10 mois, emportée par le choléra le 11 mai 1849.
    
    JULIETTE ET L’ART DE LA SEDUCTION
    
    Gâtée par un mari admiratif, Juliette va profiter d'une liberté digne des femmes les plus modernes d'aujourd'hui. Coquette née, elle trouvera une véritable jouissance à se faire courtiser : ses amoureux, platoniques et passionnés, viendront de tous les milieux pourvu qu'ils soient hommes en vue. Ses relations auront également l'avantage de servir les affaires d'un mari banquier qui doit savoir ménager tous les partis.
    
    Le premier de ces fous d'amour sera le propre frère du Consul : Lucien Bonaparte, mais aussi Eugène de Beauharnais, le général Moreau, Masséna, Bernadotte, Prosper de Barante, Benjamin Constant, Pierre-Simon Ballanche, Jean-Jacques Ampère…etc… Ils ...
    ... partageront cet honneur avec des royalistes bon teint tels qu'Adrien et Mathieu de Montmorency
    
    Certains, comme le prince Auguste de Prusse et bien sûr François-René de Chateaubriand surent la troubler durablement. Le second forme avec elle un couple quasi mythique, pilier de la vie littéraire du XIXe siècle.
    
    CHAPITRE III : GERMAINE ET JULIETTE, PLUS QU’AMIES ?
    
    Germaine et Juliette ont en commun un mari plus âgé, qu’elles respectent mais pour qui elles n’éprouvent aucun sentiment. Leurs vrais points communs sont les salons et l’opposition à Napoléon, qui leur vaudra l’exil. Elles sont des intellectuelles, des femmes de lettres.
    
    Elles sont précurseur du féminisme et affichent une vie libre, alors qu’elles sont unies à des maris complaisants. Elles sont l’une et l’autre des séductrices. Elles furent aimées, l’une et l’autre, par Benjamin Constant.
    
    Bien des choses les différencient cependant. Juliette est réputée pour être la plus belle femme de son temps, alors que Germaine, qui collectionne pourtant les amants, n’est pas belle.
    
    Il est impossible de dénombrer les amants de Germaine l’hypersexuelle, alors que Juliette était plutôt du genre « allumeuse », faisant souffrir ses soupirants, parce qu’elle ne répondait pas à leurs avances. Juliette, qui fut tant courtisée, a la réputation d’un bourreau du cœur de ses nombreux soupirants. On ne lui connait que deux grands amour, Auguste de Prusse et Chateaubriand.
    
    On a expliqué l’attitude de Juliette, qui repoussa ...
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