1. Histoire des libertines (48) : Germaine de Staël et Juliette Récamier


    Datte: 08/06/2020, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... pensée libéral. Le destin de ces deux personnages est si entremêlé, sur le plan intime comme dans la réflexion, que ce couple est devenu l’un des plus célèbres de l’histoire littéraire.
    
    La rencontre avec Benjamin Constant fut le début d'une passion qui, dans les orages et les larmes, allait traîner quatorze ans. « Dès le début, tout de suite, une figure imposée, reprise indéfiniment, tour à tour par les deux protagonistes, domine le ballet dansé par les amants : c'est le suicide ou plutôt le chantage au suicide… »
    
    Très vite, des liaisons, sinon extraconjugales, du moins extérieures, se multiplient de part et d'autre.
    
    Constant et Madame de Staël se détestèrent aussitôt au moins autant qu'ils se fascinèrent. Leur amour romantique prit la forme d'une longue rupture. Vaudois et protestant comme elle, il aime vivre seulement à Paris. Il ne parvient à se fixer ni auprès d'elle ni ailleurs. Cette liaison, longue et orageuse, est l'une des plus surprenantes qu’ait laissée l'histoire du monde littéraire. Ensemble, ils entreprennent, de fin 1803 au printemps 1804, un voyage en Allemagne qui sera décisif pour l’œuvre littéraire de Mme de Staël.
    
    Mais la volonté de tout régenter de Madame de Staël, et les tromperies de Benjamin Constant, font qu'ils se séparent, après une demande en mariage que Madame de Staël refuse.
    
    Benjamin Constant s'éprend de Juliette Récamier, dans une passion malheureuse. Son ancienne amante écrit de lui qu’il est un « un homme qui n'aime que ...
    ... l'impossible ».
    
    AMANTE, EPOUSE ET MERE A 45 ANS !
    
    Germaine est une femme de tempérament. Elle a une ultime liaison avec le jeune colonel Albert de Rocca (1788-1817). Rocca rencontre au printemps 1811 Germaine de Staël, qui, exilée de Paris par Napoléon, réside dans son château de Coppet. Après avoir échangé avec lui une promesse de mariage en mai 1811, Madame de Staël met secrètement au monde, le 7 avril 1812, un fils baptisé Louis-Alphonse Rocca. Elle a alors près de 46 ans et cela est tout à fait exceptionnel à cette époque.
    
    De retour à Paris après la chute de l’empire, elle reprend ses salons. Dépendante à l’opium, sa santé se dégrade rapidement et elle meurt le 14 juillet 1817.
    
    UNE SEDUCTRICE
    
    Les premiers adjectifs qui viennent en tête pour qualifier Germaine de Staël sont : ambitieuse, capricieuse, orgueilleuse, tyrannique, précieuse, bavarde, fatigante, mais aussi charismatique, brillante, passionnée, attachante, volontaire et, contre toute attente, fidèle. Fidèle à elle-même, fidèle en amitié, et même fidèle en amour. Bien que ses amants furent multiples, elle les a tous aimés, parfois même plusieurs en même temps.
    
    Germaine de Staël est en amour comme elle est en tout, excessive ! Elle cherche « un homme fort qu’elle puisse dominer, problème insoluble qui la tourmentera jusqu’à la fin de sa vie. » (« L’esprit de liberté », sous la direction de Léonard Burnand, Perrin, 2017).
    
    Parmi ses amants, on cite aussi Prosper de Barante (1782-1866) écrivain et homme ...
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