1. Un merveilleux don


    Datte: 08/06/2020, Catégories: bizarre, Oral Humour fantastiqu, fantastiq, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... faillis hurler de terreur.
    
    — Chut ! Vous ne voudriez pas attirer l’attention des loups-garous !
    
    À ces mots, deux types tournèrent la tête dans notre direction. Dans leurs yeux brillait une lueur animale, un éclat maléfique qui me fit ravaler mon cri.
    
    — Asseyez-vous, chuchota Konstantinos, le spectacle va bientôt commencer.
    
    J’allais protester lorsqu’une vive douleur me scia l’avant-bras. Ce type possédait une force herculéenne !
    
    À peine m’étais-je installé que les tentures s’écartèrent, dévoilant une scène en bois brut, brillamment éclairée alors que la salle restait dans l’ombre. Sur un fond de velours noir, deux éléments se détachaient : une barre chromée fixée au sol et un lit à l’ancienne, dont le cadre tarabiscoté semblait sortir tout droit d’une œuvre de Dali.
    
    Dans un coin, installé devant un piano trop petit pour lui, un type grand et maigre faisait craquer ses jointures. Il plaqua enfin quelques accords, premières mesure d’une musique légère qui cessa d’exister lorsque je vis qui entrait sur scène… Sophie, abritée sous une grande cape rouge !
    
    Cette fois, c’était elle ! Comment avais-je pu confondre l’original et la copie ?
    
    Mon épouse était lourdement maquillée – plutôt éloigné de ses habitudes, même si ça lui allait assez bien. Une pointe de carmin relevait son teint pâle, un mascara intense allongeait ses cils, soulignant l’intensité de son regard bleu acier. Ses lèvres peintes s’entrouvraient sur un sourire éclatant. J’avais l’impression de ...
    ... redécouvrir là, exposée en pleine lumière, la femme séduisante que j’avais connue il y a des années de cela…
    
    Puis je réalisai qu’une centaine d’yeux détaillaient MA compagne en attendant de découvrir ses atours. Celle-ci était le clou d’un spectacle destiné à faire se tendre toutes les braguettes de l’assistance, sans que je ne sois le moins du monde informé de ses activités underground !
    
    Je ne sais comment, Konstantinos sentit que j’allais me faire remarquer. Enserrant mon biceps dans sa poigne d’acier, il me souffla son haleine nauséabonde à l’oreille :
    
    — Dites un mot et je vous pète le bras.
    — Mais…
    — Je vous jure que je suis sérieux. Nous ne sommes pas là pour intervenir. Simplement pour constater les faits.
    
    Une onde d’excitation parcourut la foule. La musique avait changé. Le piano s’était tu, remplacé par un orchestre invisible jouant un air plus moderne et suggestif.
    
    Sophie avait détaché sa cape, dévoilant une tenue flattant ses formes : un bustier pigeonnant noir et or lacé sur le devant, des jarretelles noires encadrant un string vraiment mini, et enfin une paire de bas résilles se terminant sur des talons élancés. Une main sur la hanche, l’autre jouant avec un boa de fausse fourrure enroulé autour du cou, elle s’avança vers les spectateurs en ondulant du bassin. Dans la salle, des sifflets énergiques saluèrent le début de sa performance.
    
    Elle entama alors un numéro de « pole dance » digne d’une effeuilleuse professionnelle, balançant en rythme son ...
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