1. Un merveilleux don


    Datte: 08/06/2020, Catégories: bizarre, Oral Humour fantastiqu, fantastiq, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... de hyène, plus ou moins humanoïde mais parfaitement hideuse, se tenait à présent, endormie, dans mon canapé ! Sans cette paralysie inexplicable, j’aurais hurlé d’effroi !
    
    Apparemment très satisfait de sa prestation, le nabot remballa sa quincaillerie. Après quelques signes cabalistiques accompagnés de sombres ruminations, je fus à nouveau libre de mes mouvements…
    
    — Mais qu’est-ce que vous avez fait, espèce de monstre ! couinai-je, en manquant de m’écrouler sur mes guibolles chancelantes.
    — Pour un auteur de fiction, z’êtes pas rapide de la comprenette. Dans votre divan, là, c’est un succube !
    — Un quoi… ?
    — Un démon des cercles inférieurs. Eh oui ! Rares sont ceux à les avoir vu sans leurs « cosmétiques » habituels, poursuivit-il en ricanant.
    — Mais alors, si cette chose n’est pas ma femme… où est Sophie ?
    — On progresse… En effet, où peut bien se trouver madame en ce moment même ? Et à quoi est-elle donc occupée ? Toute la question est là…
    
    C’en était trop, même pour un écrivain bourré d’imagination. Un voile noir plomba mon champ de vision et le sol vint à la rencontre de mon crâne. Cette fois, j’étais sonné pour le compte.
    
    ooOOoo
    
    Lorsque que je repris connaissance, de grosses mouches noires et bleues dansaient devant moi. Sous mon dos, le sol était dur, inégal. Une douleur sourde pulsait au niveau de mon arcade sourcilière. Je m’assis en gémissant, puis palpai mon front. Un œuf de pigeon avait poussé au-dessus de mon sourcil gauche…
    
    Une lumière crue ...
    ... m’éblouissait violemment ; je me relevai avec peine, les paupières à demi fermées. À mes pieds, courant dans le sable et les cailloux, une herbe sèche. Face à moi, me faisant un peu d’ombre, les candélabres d’un cactus imposant. Et au-delà de cet immense cierge végétal, se détachant sur l’azur profond d’un ciel sans nuage, les contreforts rocheux d’une sierra.
    
    On était en plein jour, il faisait une chaleur épouvantable et il n’y avait plus aucune trace de ma maison, de mon salon, de mon quartier ! Par quelle diablerie me retrouvais-je en plein désert, perdu dans une immensité hostile et inconnue ! ?
    
    Il y avait forcément une explication, une logique à tout ça !
    
    L’important était de ne pas paniquer. Réfléchir, essayer de se rappeler comment j’étais arrivé jusque là… Des bribes de souvenirs s’agitaient sous mon crâne : il y avait eu cet étrange bonhomme en noir et puis… Sophie ! Ou plutôt, cette ignoble créature qui avait pris l’apparence de ma femme. Je m’étais évanoui juste après…
    
    Un frémissement discret, une simple ondulation de l’air au-dessus la plaine en contrebas attira mon attention. À quelques kilomètres de là, une étendue d’eau scintillait ! Et l’eau c’était la vie, la civilisation ! En marchant à un rythme soutenu, je pouvais y être en quelques heures à peine…
    
    Confiant et quelque peu regonflé, je m’apprêtais à faire le premier pas vers mon salut lorsqu’une voix enfantine s’éleva de nulle part :
    
    — J’irais pas par là, si j’étais vous.
    
    Assis au sommet ...
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