Un merveilleux don
Datte: 08/06/2020,
Catégories:
bizarre,
Oral
Humour
fantastiqu,
fantastiq,
Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe
... raser, pendant que je termine ?
— Je préfère de loin ce spectacle à ce qui m’attend dans la glace…
— C’est vrai que tu as une mine de déterré… Encore passé la nuit dans ton bureau ?
— Heu… oui, admis-je, figeant ma main à quelques centimètres de son sein gauche, tel un petit garçon prit en faute.
Je laissai retomber mon bras le long de ma cuisse.
— Écoute, il m’arrive un truc inouï : hier soir, j’ai repris le scénario du téléfilm depuis le début et…
— Celui que tu devais livrer il y a deux mois ?
— C’est ça. Ce que j’avais déjà pondu était plutôt navrant. Du coup, j’ai décidé de tout recommencer.
— J’espère qu’il est cool sur les délais, Offen-machin-truc. Au rythme où tu avances, il te faudra au moins deux mois de plus…
— Eh bien justement, c’est ça qui est dingue ! J’ai abattu plus de boulot en une nuit qu’en un mois ! J’ai écrit dix heures d’affilée : les idées s’enchaînaient d’elles-mêmes, le scénario jaillissait tout seul ! Comme un gisement de pétrole après un bon coup de pioche…
— Tiens, l’image du puits de pétrole ! Tu te rappelles que tu me l’as déjà servie celle-là, j’espère ?
— Ah bon ?
— Oui, juste avant qu’on ne sorte ensemble… C’était à propos de ta virilité.
— À l’époque, j’aurais inventé n’importe quoi pour te séduire.
— Parce que je fais partie des meubles, maintenant ?
Aïe, la boulette ! À ma décharge, on s’attend rarement à une scène de ménage en plein triomphe. La meilleure stratégie était de faire amende honorable :
— Ok, t’as ...
... raison. Je n’ai pas été très présent ces temps-ci, et je m’en excuse.
— « Pas très présent » ! Quel euphémisme ! Si tu veux savoir, Olivier, parfois j’ai l’impression de mener une vie de célibataire. Mais sans les avantages…
Je m’installai à table, prenant le parti de me taire le temps que passe l’orage. Sophie a toujours eu du caractère ; je suis coutumier de ses emportements, de ses sautes d’humeur, le mieux étant souvent de la laisser dire. Pendant le repas, j’orientai la conversation vers des sujets plus légers. Pourtant une question me revenait en boucle, sans que je ne me décide à la poser : où avait-elle passé la nuit ? Et avec qui ?
J’avais la franche impression que la réponse ne me conviendrait pas.
Mes manœuvres de diversions portant leurs fruits, je profitai de l’ambiance plus légère pour lui reparler de mon scénario. Comme je l’espérais, Sophie me proposa de me donner son avis. Durant près d’une heure, elle parcourut les feuilles crachées par l’imprimante avant de me rejoindre au salon.
— Comment as-tu fait pour écrire tout ça cette nuit ?
— Ça te plait ?
— Ma foi, c’est… vraiment pas mal du tout !
Cet enthousiasme me changeait agréablement de ses humeurs maussades, de plus en plus fréquentes.
— L’histoire est drôlement bien tournée, je trouve… Le personnage du commissaire est criant de vérité. Sans parler de son assistant qui, lui, est absolument génial !
— Oh tu sais, ça m’est venu comme ça, répondis-je, le triomphe modeste.
En réalité, je ...