Tranche de vie
Datte: 29/05/2020,
Catégories:
romance,
fh,
couple,
voisins,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Nicolas-photographe2, Source: Revebebe
... la revoir avant de partir.
— Allez-y ; cela ne peut pas lui faire de mal.
Je reste au chevet de Margaux pendant une heure, lui parlant doucement, surveillant du coin de l’œil l’écran où s’affichent ses réactions, puis je rentre chez moi. Je sonne chez mon voisin ; nous échangeons quelques mots. Il refuse de venir dîner avec moi, me souhaite une bonne nuit et referme sa porte.
Sur mon répondeur, un message de mes parents demandant des nouvelles, et un de Valérie me disant qu’elle rappellerait plus tard. J’ai donne à mon père, qui a répondu, les dernières informations. Il me renouvelle sa proposition de venir à Paris avec ma mère. Nous finissons par nous mettre d’accord sur le fait que ça ne servirait à rien. Ils m’appelleront tous les soirs pour savoir.
Valérie se manifeste quelques minutes plus tard ; encouragements, banalités, sympathie. Quelques détails pratiques à régler.
Un cachet, une douche, une nouvelle nuit seul, de mauvais sommeil.
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Une semaine a passé. Rien de bien nouveau. Toujours le coma profond. J’y vais deux fois par jour. Les infirmières sont sympas, le toubib aussi. Pas plus inquiets qu’au premier jour, pas plus rassurants non plus.
Je reviens chez moi, donne les dernières nouvelles au grand-père que je vois lui aussi deux fois par jour. Très digne, il fait beaucoup d’efforts pour ne pas se laisser aller et craquer.
Il est deux heures du matin. J’ai décidé de raconter toute notre histoire, et depuis que je suis ...
... rentré de l’hôpital, j’ai usé de l’encre et du papier.
Arthur vient de rentrer dans le bureau ; comme chaque jour, il me rend une visite. Il a beau y mettre du sien, il ne remplacera pas Margaux. Je lui donne des nouvelles. Il écoute, assis face à moi. Depuis un moment, il ne cesse de regarder le téléphone comme s’il attendait un coup de fil. Je le caresse un peu, ce qu’il accepte, mais sans démontrer un enthousiasme fou.
Voilà, j’ai fini. Tout est dit. Je sais que je ne pourrai pas vivre sans elle. Si elle venait à mourir, j’irais la rejoindre. Cela fera sûrement beaucoup de peine à ceux que j’aime, mais je ne me vois pas traîner une vie sans but, rien qu’avec des souvenirs.
Au moment où j’éteins la lampe du bureau, Arthur proteste en miaulant. Je rallume pour voir pourquoi. Il est toujours là assis à côté du téléphone. J’essaie de l’attraper. Il saute à terre et file vers la porte. Je le suis mais, me passant entre les jambes, le voilà qui remonte sur le bureau et se réinstalle à côté du téléphone.
Les dialogues sont limités entre lui et moi. Nous ne parlons pas la même langue. Je ne comprends pas ce qu’il veut.
Deuxième tentative, à nouveau le même cirque.
— Si tu veux rester là, reste. Moi, je vais me coucher. Salut.
Au moment où je vais pour éteindre, le téléphone sonne :
— Oui, j’écoute.
— Hôtel-Dieu, service des urgences. Mademoiselle Lefort est sorti du coma. Elle a prononcé votre nom.
— Je peux venir maintenant ?
— Si vous voulez, mais juste ...