1. Tranche de vie


    Datte: 29/05/2020, Catégories: romance, fh, couple, voisins, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: Nicolas-photographe2, Source: Revebebe

    ... peine dans un léger souffle de vent. Nous avons repéré un fossé peu profond, bardé de grandes herbes sèches. Nous nous y sommes cachés, allongés l’un contre l’autre, le matériel devant nous prêt à servir.
    
    Nous n’avons pas eu à attendre très longtemps : un chevreuil est arrivé. Un mâle. Il a flairé le vent, attentif à tout ce qui pourrait annoncer un prédateur, puis il a commencé à brouter quelques pousses d’herbe nouvelle. Nous retenions nos souffles. Dans les rayons du soleil levant, sa robe fauve prenait des reflets d’or sombre. Je sentais le bras de Margaux sur mes reins. J’ai fait quelques clichés. Un peu plus tard, c’est elle qui vu la première la femelle. La bête est restée longtemps au bord du bois. Sa tête seule dépassait des carottes sauvages et des chardons secs. À petits pas précieux, elle est entrée dans le champ. Quelques mètres derrière elle, un jeune faon la suivait. Le mâle ne leur prêtait aucune attention. Elle se mit à manger, le petit sautant et cabriolant autour d’elle.
    
    — C’est beau… me souffla Margaux à l’oreille. Ils vont rester longtemps ?
    — Je ne sais pas. Quelques minutes ; un quart d’heure au plus.
    
    J’ai encore fait quelques photos. Nous avons vu un couple de faisans traverser le fond du pré, se poser un bref instant puis repartir dans un grand froissement d’ailes caractéristique. Le bruit a dérangé les chevreuils ; les têtes des adultes se sont redressées, traduisant l’inquiétude des animaux. Le jeune, lui, continuait ses cabrioles. Nous ...
    ... ne bougions pas, souffle court, essayant de nous fondre le plus possible dans notre abri. Encore quelques photos. D’un coup, sans que rien ne nous le laisse prévoir, les trois bêtes se sont enfoncées dans la forêt. Nous avons compris un instant plus tard quand un couple de renards est apparu à quelque distance de nous, sur le même côté. Nez à terre, écartés d’un jet de pierres, ils ont traversé le terrain découvert. En passant la lisière, l’un des deux a glapi, signalant à l’autre qu’il avait une piste fraîche, puis ils se sont eux aussi effacés dans la forêt. Je n’ai eu le temps de faire que deux ou trois clichés.
    
    La main de Margaux appuyée sur mon dos attira mon attention. Je la regardai : elle était souriante et me mima un baiser.
    
    Il ne se passa rien pendant une dizaine de minutes. Nous ne bougions toujours pas. Le soleil montait toujours dans le ciel. Les trois quarts du pré étaient maintenant sortis de l’ombre. Il ne restait plus qu’une échappe de brume, presque à l’endroit où les chevreuils avaient disparu. Un corbeau survola la forêt et disparut à son tour au-dessus des arbres. Je jetai un coup d’œil à ma montre : 8 h 30. Il ne se passerait probablement plus rien.
    
    — Fin du spectacle, dis-je. Tu as aimé ?
    — Oh oui ! Je n’avais jamais vu de chevreuils autrement qu’en photos ou en rôtis. Qu’est-ce que c’est beau ! Merci de m’avoir amenée là.
    
    Elle m’embrassa tendrement.
    
    — Ce n’est pas tout, ça, mais j’ai faim !
    
    Nous sommes sortis du fossé et nous avons ...
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