Tranche de vie
Datte: 29/05/2020,
Catégories:
romance,
fh,
couple,
voisins,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Nicolas-photographe2, Source: Revebebe
... instituteur, dans la classe unique d’un village perdu des monts du Forez. L’entrée en sixième, la pension, les retours pendant les week-ends entre deux adultes déjà bien usés pour leur âge. Le bac scientifique avec mention et la mort de la grand-mère. Le grand-père qui quitte la province pour oublier ou essayer de le faire à Paris. La fac. Le sport. Les copains. Le premier amour. La première fois. Le temps qui passe lentement, et l’accident : enceinte à 23 ans. Celui qu’elle aime qui la laisse tomber parce qu’il ne veut pas de l’enfant. La déprime, la tentation de suicide, la fausse-couche, l’hôpital, les services psychiatriques, la solitude, le grand-père complètement dépassé qui ne sait, ne peut – et peut-être aussi ne veut – rien faire pour elle : il a tant de mal à survivre pour lui-même… La reprise des études malgré les deux années perdues, le travail, le sport, son corps qui par moments a des exigences qu’elle ne veut ou ne peut satisfaire. Les coucheries à droite et à gauche avec des garçons et des filles. Puis sa décision d’arrêter tout ça. La fin des études, le remplacement dans le Nord, loin de tout. Seule. Toujours ses besoins et envies mal assouvis en solitaire. Puis un jour, une amie d’antan qui l’appelle, le poste possible à Paris, sûr, avec une titularisation à la clef l’an prochain.
— Et toi qui débarques dans ma vie, chamboules tout, et me donnes tant de joie.
Elle pleurait doucement, comme si une soupape avait lâché, libérant trop de solitude, de ...
... frustrations, d’amour refoulé.
— Pleure, mon bout de chou ; pleure, ça te fera du bien.
Je l’ai serrée dans mes bras tendrement, l’ai caressée comme on le fait pour consoler un enfant qui est tombé de son vélo.
— Tu vois, c’est moins gai que ce que tu as vécu, toi. Je préfère tes souvenirs aux miens.
— On changera tout ça, va. Le passé ne peut ni s’effacer, ni s’oublier ; mais tant qu’il y a de la vie…
Je l’ai regardée s’endormir, et suis resté longtemps à veiller sur son sommeil. Puis j’ai sombré moi aussi.
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À mon réveil, elle était déjà dans la cuisine. Elle commençait à prendre mes habitudes et se promenait nue dans la pièce. Elle ne m’a pas entendu arriver. Je l’ai enlacée, mes mains sur ses seins, mon ventre en émoi contre ses reins.
— Bonjour, petite fille. Tu sais, pour ce que tu m’as dit hier soir, rassure-toi : je te prends telle que tu es, avec tout ton avenir et tout ton passé.
Elle s’est retournée, m’a embrassé comme elle sait si bien le faire, en se donnant tout entière.
— Et si tu me prenais là, tout de suite ? dit-elle en riant.
Avant que je n’aie pu dire quoi que ce soit, elle avait noué ses jambes sur mes hanches et s’empalait avec délice, les fesses appuyées sur la paillasse de l’évier.
Ce fut bref, bon, presque violent, total. Lorsqu’elle a joui, ses ongles se sont plantés dans mes épaules, et son corps tendu comme un arc est devenu lourd. Elle a enfoui sa tête dans mon cou, ce qui a – à peine – atténué son ...