Tranche de vie
Datte: 29/05/2020,
Catégories:
romance,
fh,
couple,
voisins,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Auteur: Nicolas-photographe2, Source: Revebebe
... nouveau.
— Je peux savoir ce qu’il t’a dit, ce dragueur ?
— Jaloux ?
— Oui, très !
— Aucune raison, mon cher !
— Mais encore…
— Il me disait que si tu te comportais avec moi comme Cyrano vis-à-vis de Roxane, il te botterait le c… les fesses, jusqu’à ce que tu cries grâce. Tu vois, il prend soin de toi.
— C’est un ami, un vrai.
— Je le crois. À nous, à l’avenir !
— À nous, à l’avenir ! répétai-je en trinquant.
Nous avons pris notre temps pour savourer chaque plat du délicieux repas qui nous a été servi. Nous en étions au café et il ne restait que deux ou trois tables occupées lorsque Magaly a émergé de sa cuisine. Elle a salué tout le monde et est venue s’asseoir à notre table avec Jean. J’ai fait les présentations. Elle et Margaux se sont plu au premier coup d’œil. Bien que différentes de caractère comme de physique, le courant est passé immédiatement.
Nous avons bavardé un long moment devant l’armagnac offert par la maison, interrompus par les derniers clients quittant le restaurant. Les métiers, le pays, les projets de vacances pour eux nous fournirent de bons sujets.
Nous les avons quittés en fin d’après-midi. Ils avaient encore du travail avant de fermer.
Nous voulions marcher un peu avant de rentrer.
— Tu as de la chance d’avoir des amis comme les tiens ; Manuel d’un côté, Jean et Magaly de l’autre. Tu en a encore beaucoup comme ça ?
— À Paris, non, ce sont les seuls. Au pays, quelques autres avec lesquels j’ai usé les bancs de l’école. Et ...
... toi, personne ?
— Hélas non ! Quelques copines, mais sans plus. J’ai beaucoup bougé ces dernières années ; ça ne facilite pas les relations durables. Mais c’est peut-être en train de changer. Ça dépendra un peu de toi.
— Hum…
Que lui dire ? Elle semblait perdue, fragile, et tellement avide de trouver un point d’ancrage. Cela me faisait un peu peur.
Main dans la main, nous montions vers la Butte. Autant je détestais la basilique, autant j’aimais la vue que l’on avait de son parvis. Nous y regardâmes le soleil se coucher avant de rentrer.
L’un comme l’autre, perdus dans nos pensées, nous sommes arrivés en haut des escaliers. Paris s’étalait à nos pieds, et à l’Ouest le disque rouge-sang du soleil se faisait grignoter par les tours de La Défense. Peu de monde autour de nous, et à part les bruits de circulation qui nous arrivaient étouffés, c’était presque le silence.
— Le ciel est rouge : il fera beau demain.
— Tu joues les météorologues amateurs maintenant ?
— C’est ce que disent les vieux, chez moi. En général, c’est vrai.
— Comment c’est, un coucher de soleil là-bas ?
— Tu verras bientôt si tu veux. Je vais y aller pour l’Ascension. Veux-tu venir ?
— Tu m’emmènerais voir les lièvres le matin dans la brume ?
— Ça et tout le reste : les forêts, les champs, les gens.
— Tu pars quand ?
— Le mercredi soir après le travail. Il y a un train de nuit et mon père vient me chercher à la gare. Je rentrerai le dimanche soir. Si tu veux je prendrai ton billet en même ...