1. Tôt le matin


    Datte: 19/05/2020, Catégories: fh, amour, pénétratio, extraconj, Auteur: Libertin72, Source: Revebebe

    ... frustrée du sexe attendu. Au bout de quelques minutes de ce traitement, elle émet enfin une sorte de couinement étranglé, signe d’un triste orgasme. Après l’avoir fusillé d’un regard noir en récupérant ses dentelles éparses dans le salon, sans écouter ses maigres excuses mêlant les soucis, la fatigue et le travail, elle le plante là, toujours aussi ridicule avec ses chaussettes dépassant des vêtements en tire-bouchon à ses pieds, en et lui lançant un cinglant :
    
    — Bon ! Ben, j’ai plus qu’à aller me coucher, je crois…
    
    Là, ce matin, sur ce trottoir balayé d’un vent glacé, il secoue la tête en soupirant.« Quelle tristesse ! »
    
    Il s’arrête devant une porte, la clé est dans sa main. Il est 5 h 45, Jean est pressé. Il entre, il fait très sombre, il traverse un couloir, et gagne la cuisine. Vite, faire du café, Jean est pressé. Pendant que le café coule, chercher un plateau, le sucre, laver des tasses, sortir des serviettes en papier. Enfin ! La cafetière s’arrête, prendre le pichet isotherme, déposer le tout sur le plateau, éteindre la lumière avec le coude, traverser le séjour, gravir l’escalier avec le seul éclairage de la rue filtrant par les fenêtres. Chut ! Pas de bruit ! Ce vieil escalier grince horriblement, tant pis, ce matin Jean est pressé.
    
    Sur le palier, il dépose son plateau sur une console. Fébrilement, il se déshabille et pose ses vêtements sur une chaise. Il est nu, il frissonne, il est pressé. Encore une porte qui grince un peu, il la referme du talon ...
    ... après être entré dans la pièce. Il reste là, debout, immobile, son plateau à la main. Il écoute, il entend dans la rue les voitures qui emmènent les travailleurs matinaux au boulot. Un réveil lumineux indique 6 h 5. Déjà ! Jean est pressé. Ses yeux s’accoutument à l’obscurité, il devine la masse sombre d’une commode ; à la lumière qui filtre des volets, il voit une chaise, une armoire dont la glace brille doucement. Il est nu, il a froid. Ah ! Le lit ! Doucement, avec mille précautions, il pose le lourd plateau sur le plancher. Il s’approche du lit, il se glisse sous la couette.
    
    Il sent la chaleur du lit, d’un corps qui y repose. Ses yeux, maintenant totalement accoutumés à l’obscurité, perçoivent une masse de cheveux blonds sur l’oreiller, une épaule dévoilée par le drap. Elle est là, paisible, profondément endormie, le dos à la porte. Jean retient sa respiration pour mieux entendre le souffle de la femme endormie. Il s’approche doucement d’elle, se soulève sur un coude pour mieux la regarder. Il avance la main pour effleurer son épaule mais se ravise aussitôt « non, tu as les mains gelées ». Il reste ainsi de longues minutes, s’imprégnant de son parfum, guettant le rythme de sa respiration pour déceler une amorce de réveil. Ce matin, Jean n’est plus pressé, Jean a tout son temps.
    
    Dès que son corps s’est réchauffé, il s’approche très doucement de la femme endormie, se colle contre son dos, « tiens, elle porte sa chemise de nuit de soie ; elle devait avoir froid… » sourit ...