1. JOURNAL DE MA VIE AMOUREUSE (Histoire fictive) - CHAPITRE 2 : Aveux


    Datte: 14/05/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Cramache, Source: Hds

    ... elle.
    
    -C’est ça, et je fais tout pour qu’on ne la remarque pas.
    
    -T’es un gars bien, tu sais, et tu trouveras le mec qui te convient.
    
    -C’est peut-être toi, tenté-je.
    
    -Non, je suis complétement brisé, et il ne vaut mieux pas que ta première histoire commence par ce genre d’épreuves.
    
    -J’aime les défis, répondis-je, mais je respecte ton choix.
    
    -Je t’en remercie, j’aimerais tant pouvoir te dire oui, je me sens bien avec toi.
    
    -Alors, on reste amis.
    
    Il s’approche de moi et me serre dans ses bras. Je me colle à lui, et hume son doux parfum de musc. On s’est souvent vus dans la semaine, au garage quand il a récupéré sa voiture et mon numéro de portable, puis jeudi soir, il est passé pour discuter et hier soir, on est allé se balader. Le courant passe bien entre nous, et son aveu me prouve qu’il est sous le charme. Je ne veux rien forcer, sinon je risque de le perdre. On se sépare, il a le regard brillant. Il me prend par la main et on s’installe au salon. Ce n’est pas ce soir qu’on sortira, et ça m’arrange un peu. Je suis crevé, ma journée a été très longue, une cliente s’est montrée odieuse avec moi, m’accusant de l’arnaquer. J’ai gardé mon calme autant que possible, mais j’ai fini par arriver au bout de ma patience, et j’ai appelé le manager qui a tout réglé.
    
    Je sers des sodas et des chips avec du guacamole maison. Sylvain s’assoit en tailleur, après avoir enlevé ses chaussures. Son regard est toujours triste, et il est plongé dans ses pensées. Je me mets ...
    ... face à lui, aussi en tailleur. Ce n’est pas une position que j’affectionne, ça me donne des fourmis, mais je n’ai pas le choix. Sylvain boit une longue gorgée et je le ressers. J’attends qu’il prenne la parole, je sens qu’il a besoin de vider son sac. Je sirote mon soda en l’observant attentivement. Il n’est plus aussi confiant, il semble perdu et effrayé, comme un enfant, ce qu’il est en quelque sorte. Je pensais qu’il avait dans les vingt-cinq ans, non, il a à peine vingt ans. Il fait plus vieux, et il est très mature :
    
    -J’avais dix-huit ans quand je l’ai connu, raconte-t-il. Enfin presque. Il a attendu que je sois majeur pour m’embrasser la première fois. Mon premier baiser, et le premier mec de ma vie. J’ai toujours eu du mal à accepte mon homosexualité, je voulais être normal, comme tout le monde. C’est con, hein ? Et tu vas rire, je le veux toujours.
    
    -Tu sais, dis-je doucement, tu es normal. Etre gay n’est pas une tare.
    
    -C’est pas ça, le souci. C’est juste que je veux qu’on me voit pour ce que je suis, pas pour ma sexualité. Un peu comme toi avec ta queue.
    
    -D’accord, je comprends, continue.
    
    -Bref, il m’a vu pour moi, et je suis tombé amoureux de lui. Il était tendre, attentionné, prévenant, et très patient. Et marié. J’étais heureux avec lui. Ça a duré deux ans, et je faisais des projets d’avenir avec lui. Je lui ai dit « Je t’aime », et il me l’a dit aussi. Et puis, un jour, je trouve une photo dans son portefeuille, lui avec une femme et deux gosses qui ...
«1234...»