L'ultime cadeau
Datte: 11/05/2020,
Catégories:
fh,
fhh,
hplusag,
extracon,
campagne,
anniversai,
amour,
nonéro,
Auteur: Musea, Source: Revebebe
... brutal de Guillaume.
Et elle explose. Elle ne peut pas laisser son homme salir Floriane de cette façon. Même au nom de sa propre souffrance. Elle aspire une grande goulée d’air et laisse sa colère se déverser. Elle aussi peut faire mal. Depuis cet après-midi, elle en a tous les droits, avec la bénédiction de son père par-dessus le marché. Elle s’écrie :
— Tu crois vraiment qu’elle était aussi perverse ? Tu me déçois, Guillaume ! Pire, tu me dégoûtes de penser une chose pareille de la mère de ton enfant ! Si tu l’avais vue débarquer à la maison le surlendemain de ton départ, en pleine réunion de famille… elle faisait peine à voir ! Complètement larguée, ta Floriane… Au bord du gouffre, résolue à se faire avorter. Elle répétait toutes les cinq minutes qu’elle ne voulait pas que son enfant soit orphelin. Elle ne voulait pas être une mère célibataire… Elle n’a compris que bien plus tard les raisons de ta fuite. Beaucoup trop tard. Et c’est papa qui l’a rassurée, qui lui a dit que, cet enfant, il l’aimerait comme le sien. C’est lui qui l’a persuadée de le garder. Sans lui, Sarah ne serait jamais née. Sans doute pour ça qu’elle ne t’a rien dit. Sarah était devenue finalement votre enfant à tous les deux. Ta fille d’abord, parce que c’est toi qui l’as conçue et désirée avec Floriane. Mais c’était aussi la fille de Sam, car il lui avait permis de naître, parce qu’il t’a remplacé auprès d’elle autant qu’il a pu. Malgré sa vie avec Sylvie, malgré nous, ses enfants et ...
... petits-enfants. Il a écrit un truc incroyable à ce sujet, il y a un mois, il faut que je te lise ça. C’est dans le dernier cahier, presque à la dernière page. Écoute bien… J’en ai pleuré lorsque je l’ai lu la première fois :
Je sais que j’ai volé ses meilleurs souvenirs. Indûment, sans la plus petite culpabilité. Parce que c’était elle, parce que c’était moi. Parce qu’en quittant Floriane, c’est comme s’il m’avait laissé la place libre, comme s’il m’avait offert et sa compagne et son enfant. J’ai accepté ce don, j’ai vécu ça comme un cadeau d’amour. J’ai aimé Floriane passionnément, follement. Et j’ai aimé Sarah comme j’ai aimé Catherine et Jean-Marc. Peut-être plus, parce que je savais que je ne l’aurais pas longtemps. Que je devrais la rendre un jour à Guillaume. À son vrai père. Et c’était pour ça que je voulais la garder pour moi seul, retarder ce moment fatidique le plus possible.
J’ai dit un jour à Floriane que je n’étais qu’un vieil égoïste. Elle a ri. Et elle m’a répondu :
— Si tu étais un vieil égoïste, tu m’aurais gardée sans Sarah. Tu aurais quitté Sylvie, tu m’aurais épousée et tu m’aurais fait un enfant pour remplacer ma fille. Mais tu ne l’as pas fait. Parce que tu ne sais pas être égoïste. Parce que tu m’aimes avec elle, comme si nous étions une vraie famille. Parce que tu aimes Sylvie et que tu respectes ma vie passée avec Guillaume. Parce que je t’aime de la même façon depuis le premier jour. Et parce que, même séparés, nous nous appartiendrons toujours. Parce ...