La mère de Jean (14)
Datte: 11/05/2020,
Catégories:
Divers,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
... voulez quoi vraiment ? Vous voulez me harceler, me poursuivre partout où j’irai ? Dites-moi ?
— Non ! Je crois que vous m’avez plu au premier regard, je ne saurais pas expliquer. Le plaisir d’être libre sans doute et vous étiez là. Alors, je vous trouve très attirante.
— Bien ! Cette fois je m’en vais.
— Attendez… dites-moi où je peux vous retrouver, où j’ai une chance de vous revoir ! Je donnerais tout pour… croiser à nouveau votre route.
— Je crains que vous ne soyez pas assez fortuné pour vous offrir mes services…
Et la rousse était partie, se noyant dans la foule anonyme de l’artère principale de la fête. L’autre les mains dans les poches, sidéré n’avait pas seulement eu un murmure en guise de réplique. Il n’avait pas tout saisi des propos de cette madone qui lui tournait la tête. À moins que ce ne soit l’ivresse de la liberté ou celle due aux deux bières bues pour fêter son divorce.
— oooOOooo —
De l’autre coté de sa rue, la maison vide depuis que ses propriétaires étaient décédés venait de voir ses volets se rouvrirent. Depuis des mois, personne n’y avait mis les pieds. Et une étrange activité aujourd’hui se déroulait dans la rue. Un énorme camion sur lequel un chapeau breton servait d’ornement et de logo vomissait des meubles. Quatre hercules aux bras noueux et charpentés comme des lutteurs remplissaient la demeure vide. Adèle sans pour autant être curieuse avait aperçu ces monstres de muscles qui emménageaient la maison vide. Un nouvel ...
... arrivant s’installait donc dans son quartier.
Elle n’y prêta pas plus d’attention que cela. Et le propriétaire vivait sans doute là, puisque le bruit des outils, tondeuse, coupe fil, taille-haie, remplissait l’endroit. La bicoque retrouvait un air de jeunesse. Et quelques jours plus tard, la rousse qui rentrait chez elle croisa un véhicule dont le conducteur lui fit un signe de la main. Mais il se déplaçait vite et elle n’avait pas spécialement fait attention, sûre de ne pas connaitre cet homme. L’autre avait encore roulé cinquante mètres et s’était garé en face de chez elle. Il devait donc s’agir du type que venait d’emménager dans la maison vide.
Quand il sortit de sa voiture, il lui sembla que cette silhouette avait un air de déjà-vu, quelque chose de familier. Elle sut soudain qui il était quand d’un signe de la main, il la salua à nouveau. Le consommateur de bière… le client du bistrot, le type de la fête foraine. Il l’attendait debout sur le trottoir.
— Eh bien si je m’attendais… Vous habitez par ici ?
— Oui. Juste là ! Le camion de meubles de l’autre jour, c’était le vôtre ?
— Oui. Cette maison, je l’ai rachetée à des jeunes gens qui voulaient s’en séparer… le décès de leurs grands-parents ou quelque chose comme ça. Nous sommes donc voisins ! Une coïncidence qui me ravit, je vous l’avoue. Vous savez, j’ai regretté… le jour de mon divorce, mais j’étais encore sous le choc. Nous ne nous étions pas présentés et je ne savais pas comment vous retrouver.
— Me ...