1. CHAPITRE 8 : Tristesse


    Datte: 08/05/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Cramache, Source: Hds

    ... Michaël, il arrive à dix-neuf heures trente. Je file sous la douche, et je suis prêt juste à temps. Il entre au moment où je mets mes chaussures. Je me dis alors qu’une dernière baise avant la rupture ne peut pas faire de mal. Je le plaque contre la porte et je l’embrasse. Je défais son pantalon qui glisse sur ses jambes maigres, suivi par son caleçon. Je crache dans ma main, et je lubrifie son trou en y enfonçant deux doigts.
    
    Il se cambre pour m’offrir son cul, ça m’excite. Je sors ma queue bien dure, et je pose mon gland contre son trou. J’entre en lui, il couine de douleur, et je m’en délecte. Je pousse plus loin, mon sexe glisse en lui. Il me supplie de faire atten-tion, je ne l’écoute pas. La douceur n’est pas ce que je cherche, je veux du sexe, je veux me vider, je me fiche de son plaisir. Je le défonce pour l’entendre crier, il satisfait mon désir au-delà de mes espérances. Il a les larmes aux yeux, j’exulte. Enfin, je trouve un moyen d’extérioriser ma rage, je ne ressens aucune culpabilité, juste un profond soulagement lorsque mon sperme gicle en lui. Je me retire, il s’effondre sur le sol. Je le regarde, dégouté par ce sac de viande ava-riée. Je n’ai que du mépris pour lui :
    
    -Prends tes affaires, et dégage de chez moi, craché-je. Va te trouver un autre mec, j’en ai assez de ton cul.
    
    -Pourquoi ?, pleure-t-il. Tu es amoureux de moi.
    
    -Tu plaisantes, tu n’es qu’un moyen rapide pour moi de baiser, un trou à disposition. Allez, dégage d’ici, tu me ...
    ... dégoutes.
    
    Il se lève et ouvre la porte, toujours en larme. Je fonce dans ma chambre pour réunir ses fringues et ses affaires de toilettes que je fourre dans un sac. Je les balance devant lui, il attend dans le couloir que je le retienne. Je claque la porte, je viens d’économiser un diner et je me suis vidé les couilles. L’un dans l’autre, j’en sors gagnant. Je me change, et je plie soigneusement ma tenue, c’est le dernier cadeau qu’il m’a fait. Ça explique ma colère.
    
    Je m’installe sur mon canapé, les pieds sur la table basse. Je commande une piz-za et je regarde un dvd. Qu’il est bon d’être seul chez soi, je peux enfin faire ce que je veux. Je dévore ma pizza avec un Coca, savourant ma solitude. Avec Mi-chaël, c’était toujours repas équilibré et bio. Le gras, c’est mieux, tout comme le fait de pouvoir mettre les pieds sur ma table. La liberté me fait un bien fou. Puis, mon regard tombe sur l’album photo, et la tristesse m’envahit. Je l’attrape et je caresse sa couverture.
    
    Les larmes coulent sur mes joues, c’est moi qui ai mal maintenant. Je serre le livre contre mon cœur, et je me recroqueville autour. C’est la seule chose que je possède qui me rappelle tant notre histoire. Pourquoi m’as-tu fait ça ? Je hurle dans mon crâne, ma respiration se coupe. A cause de lui, je ne peux plus aimer, je traite les hommes comme des objets. Je ressens de la pitié pour Michaël, je l’ai utilisé pour mon plaisir, et pour combler un vide. Je ne veux pas être ce monstre, c’est plus fort que moi, ...