Juste une fois
Datte: 04/05/2020,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: PP06, Source: Hds
... capter des sons et en espérant ne pas me faire surprendre en train d’écouter aux portes.
A un moment, j’ai entendu les bribes d’une conversation entre un homme et une femme. La voix de l’homme me rappelait quelque chose…
J’ai regardé le numéro : 314, mais oui, c’était ça !
D’instinct, j’ai toqué à la porte…
Je ne savais pas ce que j’allais dire mais je savais déjà que l’autre allait prendre un bourre-pif mémorable.
« – Oui ? »
Merde ! Ce n’était pas lui.
« – Euh… Vous ne sauriez pas si tre s’milqu’uina fauet… »
« – Pardon ? »
« – Euh, non rien ! »
J’ai fait demi-tour, comme un abruti.
« – C’était qui, chéri ? »
« – J’en sais rien, un mec bizarre. »
Quel con !
Dépité et peu fier de moi, je suis retourné dans la chambre.
Après tout, Lison n’allait pas tarder à revenir de toute façon. Je ne pouvais croire qu’il en irait autrement. Sa conversation lui avait plu, elle avait eu envie de la continuer un peu plus longtemps. Il ne fallait pas que je me mette martel en tête pour si peu.
Mais les minutes passèrent sans nouvelle de Lison… des minutes qui firent bientôt une heure…
J’avais l’esprit embrouillé. Incapable de penser à autre chose, je ruminais des idées noires sans queue ni tête, seul, assis sur le lit double même pas défait.
Bien-sûr, à froid je me dis maintenant que j’aurais pu tenter quelque chose de fou, genre appeler l’hôtel et faire une fausse alerte à la bombe pour obliger tout le monde à sortir mais j’étais trop ...
... anéanti pour y penser.
Et quelque part, au fond de moi, revenait cette impression dérangeante : Lison était partie rejoindre l’autre de son plein gré. Personne ne l’y avait obligée.
Aller contre ça c’était aller contre sa volonté. Et je l’aimais trop pour ne pas m’y soumettre, même si ça me ravageait les tripes.
Encore de longues minutes à attendre.
Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien faire ?
Imaginer ma femme dans les bras de cet homme était au-dessus de mes forces. A chaque fois que j’envisageais la chose, un frisson nauséeux me saisissait et interrompait mes tergiversations.
Au bout d’un moment interminable, je me suis décidé à redescendre dans les deux étages suspects.
J’ai à nouveau arpenté silencieusement les couloirs en ne voulant pas admettre que cette fois, les bruits que je redoutais d’entendre étaient des bruits d’accouplement.
Mais rien. Porte après porte, couloir après couloir, aucun indice, aucune confirmation.
Et je ne savais pas si je devais le regretter ou au contraire m’en réjouir.
Après m’être fait surprendre à trois reprises par des clients tardifs, je dû me résoudre à regagner définitivement ma chambre si je ne voulais pas attirer l’attention de l’hôtel sur mon activité nocturne qu’un regard extérieur pourrait trouver particulièrement louche.
En désespoir de cause, je me suis couché, tout seul, sans espérer vraiment dormir.
Je me suis tourné et retourné inlassablement dans ce grand lit vide.
Les heures ont passé et j’ai dû ...