Dix femmes... dix destins (9) - Histoires de Sexe

Dix femmes... dix destins (9)

... reprocher. La rudesse de cette existence est finalement bien pratique. Elle ose maintenant avec lui des scènes que depuis des années elle n’avait renouvelées avec un homme. Par exemple les fellations ! Dans son esprit la dernière qu’elle ait pratiquée sur un amant remonte à... trop loin pour que ses souvenirs soient nets.

Son fils, c’est aussi un mec. Il n’a rien fait pour empêcher la bouche gourmande de happer sa queue. C’est avec délice qu’il a subi le supplice de cette succion magique. Et il n’a pas non plus tenté un geste pour retirer du gosier maternel sa trique alors qu’il sentait monter son éjaculation. Mariette n’a pas recraché la semence qui giclait dans son palais. Elle a continué, après avoir dégluti, à lécher le sucre d’orge qu’elle astiquait gentiment. D’autres détails refont surface, des petits riens qui ailleurs seraient innommables, sur ce coin isolé ils deviennent une norme par la force des choses.

— oooOOooo —

Le tronc n’est plus assez haut pour que le couteau trace encore des marques. Un deuxième fait office de calendrier. Et toujours aucun navire ni de près ni de loin. L’océan reste obstinément vide. Bertrand monte moins souvent sur son mirador, l’attente est en berne. Les deux là continuent de profiter de la vie simple que leur offre l’île. Ils font de longues balades, enfin, ils tournent en rond durant des heures, traversant toujours le même territoire, en discutant de tout. Juste pour garder le son d’une voix, ou le bonheur d’écouter la ...

... musique de celle de l’autre. La baraque sommaire du départ est depuis bien des plaies dans le cocotier, plus vaste, mieux agencée.

Elle supporte presque tous les grains, que la nature avec un malin plaisir, laisse couler sur leur lieu de villégiature forcée. C’est un matin qu’un bruit étrange arrive aux oreilles de Mariette. Elle stoppe tout ce qu’elle fait, se sentant d’un coup dépassée par ce qu’elle croit reconnaitre. Un chant, oui un chant s’élève de la plage, celle où son fils et elle sont arrivés. Elle avance prudemment vers l’endroit d’où proviennent ces sons qu’elle n’ose pas croire encore. Elle est aux abords de la langue sablonneuse et des cocotiers lorsque Bertrand la rattrape par le bras. Il met un doigt en travers de ses lèvres.

Elle se tait et comme lui elle se fond dans le décor.

— Chut ! Ne fais pas de bruit tant que nous ne savons pas qui ils sont !

« Ils », ce sont les occupants de deux pirogues qui sont sur la grève. En tout, une douzaine d’hommes à la peau tannée et brunie par le soleil et les embruns. Ils sont en cercle sur la plage et discutent tranquillement. Apparemment ils ne sont pas belliqueux et ne se sont pas aperçus de la présence sur l’île des naufragés.

— Je vais aller voir ces hommes-là ! Reste bien cachée là, on ne sait jamais... Si tu vois que ça tourne mal, va te cacher. Surtout, ne te montre pas...

— Attends ! Bertrand attend !

— ... Oui ?

— Tu ne voudrais pas... une fois encore ? Tu sais, si nous quittons cet endroit, je ...