Cypermore Point
Datte: 30/04/2020,
Catégories:
fh,
2couples,
Auteur: Achille Napo, Source: Revebebe
... Très lentement, elle avança sa main vers moi et la posa sur ma poitrine. Le contact de sa paume fut presque comme un choc électrique ; l’intensité de mon désir atteignit alors un point tel que ma pudeur restante en fut chassée ; je posai moi aussi ma main sur elle, et ce fut le déclic.
Le temps, jusque là immobile, s’accéléra brutalement : elle était dans mes bras et moi dans les siens ; nos bouches et nos mains s’activaient frénétiquement à accomplir ce dont nos yeux avaient à peine osé rêver. Je la caressais de partout et elle en faisait de même ; je ne voyais plus, je ne regardais plus, mais la mélodie saccadée qui emplissait maintenant l’air m’indiquait clairement que notre quatuor silencieux de l’instant précédent s’était transformé en deux duos sonores et parallèles.
Tout doucement, comme avec réserve, j’avançai la main vers les replis duveteux de son intimité pour y découvrir les premiers jaillissements de ses fluides invitants ; ses fontaines intérieures débordaient d’une eau généreuse et accueillante qui perlait aux racines de sa toison dorée.
Elle s’étendit sur le dos et m’invita à la visiter. Tout doucement, je m’avançai, me glissant avec une lenteur à la fois agonisante et exquise dans la riche moiteur de ses lèvres roses pour atteindre enfin le temple intérieur de sa féminité. Le chant rythmé de ses ahanements plaintifs se mêlait à ceux de Marie qui vibrait maintenant au même diapason. Du coin de l’œil, je voyais son abondante chevelure luire de tous ses ...
... éclats cuivrés dans la lumière diffuse du petit matin, alors qu’elle s’abandonnait aux premières annonces de l’extase.
Bientôt, le staccato de ses soupirs s’accéléra et s’amplifia comme pour annoncer l’arrivée imminente de ce que Georges Sand appelait poétiquement les «embrasements célestes». Ce fut comme un signal, chacun et chacune s’accordant aussitôt au tempo de ses spasmes ; il n’y avait plus ni maris, ni femmes, ni amants, ni maîtresses ; mais plutôt quatre jeunes corps réunis, en proie à la même frénésie, cédant ensemble à la même vague déferlante de plaisir partagé. Nos chants s’harmonisèrent rapidement dans le crescendo tumultueux qui menait à l’ivresse de la chair.
Après nous nous endormîmes paisiblement dans la léthargie profonde du sommeil post-coïtal, Suzanne et Marie au centre, et Paul et moi contre les parois. Le réveil vint à nouveau quelques heures plus tard, mais il fut beaucoup plus doux. Nous refîmes l’amour, avec moins de frénésie, mais avec autant de volupté et de tendresse ; et puis nous nous allâmes baigner dans les eaux bleutées du Golfe, lavant dans les vagues du matin les reliquats de celles de la nuit.
Nous avons souvent revu Paul et Suzanne par la suite, mais sans jamais reprendre nos échanges charnels. Nos interdits s’étaient réaffirmés avec le retour à la ville, comme si chacun et chacune, en son for intérieur, sentait profondément que notre communion de la plage avait été un instant privilégié, suspendu dans le temps, qu’il n’était ni ...