1. Cypermore Point


    Datte: 30/04/2020, Catégories: fh, 2couples, Auteur: Achille Napo, Source: Revebebe

    ... mélange de gêne et de curiosité fascinée, empreinte des premiers élans d’un désir naissant. Nous échangions nos regards, allant de l’un à l’autre, sans vraiment savoir où ils nous mèneraient ; car malgré la proximité physique, il y avait une distance que personne, pour l’instant, n’osait franchir.
    
    Je regardais Suzanne. Je regardais aussi Paul et je voyais ses yeux luisants porter un regard d’homme sur les beaux seins ronds de Marie, tout en jetant un œil inquiet vers sa femme, comme pour en supputer les réactions. Elle aussi semblait captivée par l’irréalité soudaine de la situation ; elle aussi promenait son regard sur l’espace restreint de la tente, allant des mamelons roses et durs de Marie à la tumescence émergente qu’elle supposait chez son mari comme chez moi. Pour ma part, je la regardais avec la même fascination gênée qui semblait nous envoûter tous les quatre.
    
    Je notais sans oser y attarder mon regard la rondeur pleine de ses seins, la minceur de sa taille et la cascade de boucles dorées qui descendaient doucement sur ses épaules nues. En même temps, j’étais presque douloureusement conscient du fait qu’elle ne me laissait pas indifférent, et je ne pouvais m’empêcher d’être troublé à l’idée qu’elle s’en aperçût.
    
    Cette période d’observation mutuelle se prolongea pendant de longues minutes. Le désir, maintenant, n’avait plus rien de latent ; il commençait à s’affirmer jusqu’à en devenir troublant. En son for intérieur, chacun pensait la même chose ; mais ...
    ... personne n’osait encore donner libre cours à ses pensées, tellement elles bousculaient des interdits dont nous n’avions jusque là jamais vraiment pris la pleine mesure.
    
    De part et d’autre, nous étions mariés depuis plus de cinq ans ; de part et d’autre, personne ne s’était encore, sauf peut-être en rêve, aventuré à franchir le rubicond fatidique de la fidélité conjugale. Mais il régnait ce matin-là une ambiance tout à fait irréelle ; les contraintes et les interdits les mieux ancrés se dissolvaient lentement dans la lumière rose du jour naissant. Sous les assauts du désir, l’impensable devenait tout à coup fort envisageable, car après tout, il y a bien des choses auxquelles on oserait pratiquement jamais songer mais, qu’en certaines circonstances, on ferait volontiers.
    
    Suzanne fut la première à briser la transe qui nous envoûtait tous. Tout doucement, elle se retourna vers Marie et lui murmura quelque chose à l’oreille, que malgré la proximité physique, ni Paul ni moi ne réussîmes à saisir. Marie marqua un instant de réflexion, puis acquiesça d’un hochement à peine perceptible de la tête. Alors, dans l’espace étroit de la tente, les deux filles entreprirent, à force de contorsions, de changer de place. Suzanne était maintenant assise juste à côté de moi, et elle me regardait avec des yeux sans équivoque, d’où la gêne avait totalement disparu, laissant la place tout entière au désir.
    
    Le temps me parut soudainement suspendu à son regard, mais ma pudeur fascinée demeurait. ...