La quête du sein gras
Datte: 27/04/2020,
Catégories:
collection,
nonéro,
articles,
Auteur: Fredelatorsion, Source: Revebebe
... dans sa peau », que pour « pouvoir s’habiller » ou pour « se plaire… à elle-même ! ».
La première se pourrit périodiquement la vie en régimes divers, elle se désespère à l’approche de l’été, en vient à haïr la piscine ou la mer, parce qu’il va falloir exposer à la vue du monde un corps qui n’est pas parfait. À la plage, elle conserve une espèce de culotte turque couvrant de la taille au genou des rondeurs magnifiques. La seconde ne met que des maillots une-pièce au prétexte qu’elle a une poitrine superbe, sa voisine agit de même parce qu’elle est plate, la troisième à cause de ses gros genoux.
Le maillot une-pièce serait-il donc censé cacher les gros seins, les petits seins et les gros genoux ? Non, c’est autre chose. On y a recours par principe, en vertu d’une codification selon laquelle le deux-pièces étant réservé à la perfection orthonormée, le porter en dehors de ladite perfection serait inconvenant et socialement inacceptable. La honte, quoi ! Le maillot une-pièce, au contraire, sanctionne l’adhésion à un système de valeurs où la femme dûment socialisée reconnaît ses imperfections et son état d’infériorité. Il y a longtemps que Wilfried en a tiré la conclusion qui s’impose : la beauté n’est pas une donnée de fait, c’est une démarche intellectuelle.
Les vierges du Moyen-Âge aux fins cheveux blonds et crépus dégageant un immense front bombé, nous montrent un corps gracile à la carrure étroite mais au vaste ventre arrondi, elles sont entièrement tournées vers ...
... la maternité. Ces belles dames du temps jadis ne nous diraient pas grand-chose aujourd’hui…
Les peintres de la Renaissance, du moins ceux qui ont aimé les femmes – ils ne sont pas légion – nous montrent des beautés qui ont nettement gagné en prospérité et qui, de fait, parviennent au stade de la sensualité.
Le XVIIIème sera le siècle des ventres, des larges hanches grasses assorties de fesses étrangement modestes, mais surtout celui des « cuisses de nymphe », énormes et lourdement cellulitiques.
Les femmes de l’empire souligneront des seins ronds mais de taille raisonnable par une robe longue, droite et plissée façon colonne grecque, sachant qu’il était de très bon ton que la courbe du ventre pointe hardiment sous les plis de l’étoffe.
L’extravagance en termes d’ampleur mammaire ne remonte somme toute qu’à l’après-guerre, juste à temps pour que Wilfried en profite.
Nous vivons actuellement sous la dictature de la maigreur bio et c’est le porte-manteau maladif, gloire des passerelles mondaines, qui donne le ton. En foi de quoi toutes les femmes se trouvent grosses et toute une population de filles équipées au-delà du bonnet C rêve de mutilation et ambitionne d’énormes cicatrices.
Sur le plan physique il n’existe en fait que deux archétypes de femme, qui s’opposent l’un à l’autre. Vous tracez une droite qui, comme chacun sait, est courbe. À une extrémité se trouve la gazelle ; elle est légère, sportive, rapide, souple, mobile et facile à porter, à déplacer, à ...