1. La philo pour les nuls et les obsédés


    Datte: 04/04/2018, Catégories: nonero, Auteur: Brodsky, Source: Revebebe

    ... prochaine.
    
    Blaise Pascal, maintenant. Attention : génie, pas touche à sa réputation ! Bon, alors lui, pour le coup, je le déteste franchement. Pas d’excuses ! Comment se fier à la pensée d’un névrosé ayant empêché par deux fois le mariage de sa sœur afin de la forcer à rester avec lui dans une relation quasi incestueuse et bien entendu totalement pure sexuellement ? On prétend que c’est parce qu’il était malade et tourmenté… Pas une raison pour empêcher les autres de vivre. Son ascétisme, sa volonté de porter un cilice, voilà qui en dit déjà long sur l’état mental du zozo ; mais il considère également le mariage comme « la plus basse condition du christianisme ».
    
    Il ne se serait jamais fait à l’idée d’être issu lui-même d’une relation charnelle, qu’il assimilait à un péché. Née comme lui du même péché, seule sa sœur était digne de son amour et devait expier avec lui la faute de ses parents en restant dans le célibat.
    
    Franchement, j’ai envie de dire à ce type : « Si tu te considères affreux à ce point, coupe-toi la gorge, jette-toi sous le train, et arrête de nous saouler ! » Et par pitié, qu’on arrête d’enseigner ce détraqué à nos gosses dans les écoles…
    
    Allez, plus sympathique : Jean-Jacques Rousseau qui nous fait part des émois que suscitaient les fessées qu’il recevait enfant de la part de mademoiselle Lemercier qui avait une trentaine d’années. Cela pourrait paraître anecdotique, mais il récidive en racontant comment il aimait, adulte, se mettre « aux genoux ...
    ... d’une maîtresse impérieuse, obéir à ses ordres, avoir des pardons à lui demander. »
    
    Imaginons maintenant le jeune homme doublement en proie aux désirs de la masturbation et de ce genre de fantasme… La lecture des confessions de Jean-Jacques ne serait-elle pas pour lui le moyen de ne pas se sentir coupable de ses désirs et de pouvoir atteindre l’âge d’homme avec plus de sérénité ?
    
    Qu’on s’entende bien : il n’est pas question d’enseigner les mille-et-une façons de faire l’amour à nos enfants ; simplement de leur permettre de grandir sans se sentir coupables en permanence. Là où Épicure appelle à la maîtrise, Pascal au rejet, voilà Rousseau qui explique que l’on peut à tout âge ressentir d’autres désirs. Ajoutons à cela les propos de Nietzsche sur la nécessité de réfléchir par delà le bien et le mal, et voici les prémices – peut-être – d’une société qui cesse de juger sans cesse, mais accepte d’essayer de comprendre.
    
    En ce qui concerne le libertinage, l’encyclopédie de Diderot dit ceci :
    
    Diderot libertin ? Sans doute. Un libertinage qui ne va pas sans une certaine dose de mépris pour les femmes, cependant : « Un homme de lettres peut avoir une maîtresse qui fasse des livres ; mais il faut que sa femme fasse ses chemises. »(Jacques le Fataliste) On peut s’interroger quand même un peu… Qu’est-ce qu’être libertin sans l’accord de sa femme ? Le fait que son épouse Nanette, sotte et dévote nous dit-on, « … femme à l’âme féroce » qui multipliait les « orages domestiques », ...