Les Plaisirs du Bourg - Histoires de Sexe

Les Plaisirs du Bourg

... placée pour faire la prude. Si quelqu’un fait sa chattemite, c’est bien toi, hypocrite ! Tu es aussi friande que moi d’aveux scandaleux, et de toute évidence, désireuse de rendre à Sylvette les joyeuses gracieusetés qu’elle t’a offertes récemment ! Crois-tu donc qu’il nous ait échappé que tu fais des efforts inouïs pour garder bonne contenance, que tes doigts fourmillent d’impatience, que ta main meurt d’envie de se glisser entre tes cuisses ? Ou les siennes ? Oserais-tu prétendre que le feu n’embrase pas ton maljoint ? Allons !

Mortifiée, la belle Comtesse se défend :

— Bien que la seule de nous trois à être… pardon, à avoir été mariée, il m’apparaît que je suis une oie blanche à côté de vous deux ! J’ai bien des choses à apprendre encore, et de cela, … en fait, je me réjouis grandement !

Se redressant brusquement entre les deux femmes, Sylvette intervient à son tour :

— Holà belles dames, si je vous laisse faire, d’ici peu, vous vous apostropherez comme des harengères ! Cela ne sied point à votre rang ! D’autant qu’il n’y a ici aucune raison de se prendre le bec ! Dame Kirsten, sauf votre respect, vous gagneriez à vous défaire de vos fausses pudeurs : vous vous dites oie blanche ? La belle affaire ! Il y a toujours quelque chose à apprendre, en amour comme dans tout autre domaine ! Mais vous avez… les bases, le reste n’est que variation, occasion, imagination. Et vous êtes plutôt douée, me semble-t-il. Ce qui vous manque, si vous permettez un conseil, c’est un ...

... peu… d’impudeur !
— Un peu d’impudeur ? Comment cela ?
— Osez belle dame, osez ! Osez demander ce qui vous fait envie, osez les postures qui vous font rougir, mais enflamment vos sens, osez montrer votre nature, goûtez à l’interdit, surprenez votre amant lorsqu’il ne s’y attend pas. Une caresse bien placée au détour d’un couloir, une robe troussée et un chat exposé au milieu du repas; et lorsque votre amant se glisse dans votre chambre, osez l’accueillir cuisses ouvertes, les doigts dans le chaudron à touiller le potage ! Osez ! Quant à vous, Dame Soren, pour vous répondre, avec franchise et ni fausse honte aucune, l’autre soir, je n’avais sûrement que mes dix doigts, qui sont fort habiles d’ailleurs, pour me contenter. Mes dix doigts… et une quille de bois que m’a tournée un jour un complice câlin qui redoutait que je m’ennuie en son absence. Cette pièce ne vaut certes pas un bon mandrin de chair, chaud et vaillant, mais joliment manié, son usage rassasierait les plus gourmandes… Je crois bien que par les temps qui courent, je pourrais faire fortune en en faisant tourner à l’identique toute une charretée : j’aurais alors l’éventaire le plus couru du marché de Saint-Jude ! Mais je n’en ai qu’un seul et j’y tiens ! Cela dit, comme je suis bonne fille, généreuse et compatissante, je vous le prêterai volontiers, dame Soren, si l’absence de votre amant vous est par trop insupportable…

Se retournant vers la Comtesse, la jeune femme pointe du doigt l’air gourmand de Soren à ...