1. L'héritage de Charlotte


    Datte: 16/04/2020, Catégories: ff, frousses, fantastiqu, Auteur: Jean-Marc Manenti, Source: Revebebe

    ... 6 heures 25. Du bout de l’ongle elle pressa le minuscule bouton et la date apparut : 15 août. La jeune femme sentit son cœur bondir et eut l’impression qu’une poigne de fer broyait son estomac. Voilà quatre jours que les deux femmes ne s’étaient pas quittées. Quatre jours d’amour, de tendresse, de joie, de tristesse… quatre jours de plaisir, cheveux roux et blonds entremêlés, corps contre corps… À peine le temps de se restaurer !
    
    Et voilà, la date fatidique était arrivée. Charlotte tourna son regard vers Tracy. Elle sursauta légèrement en voyant ses yeux grands ouverts qui allaient et venaient entre la montre qu’elle tenait encore à la main et son visage.
    
    — Nous sommes le 15… Tu es toujours là, c’est merveilleux ! murmura Charlotte en prenant le visage de sa compagne entre ses mains.
    — Oui, Je pense que… Je pense que je partirai cet après-midi, soupira la rousse irlandaise qui laissa échapper quelques larmes que la blonde récupéra de la pointe de sa langue.
    — C’est dingue ! Je n’arrive pas à y croire ! C’est complètement dingue ! ragea-t-elle en se levant pour regarder par la fenêtre.
    
    En passant devant un miroir, elle aperçut son reflet. Elle avait la mine défaite, les yeux cernés de fatigue. Il est vrai que ces derniers jours, les deux femmes avaient peu dormi.
    
    — Je vais préparer un petit déjeuner. Déclara Tracy.
    — Attends-moi ! Je viens avec toi ! s’écria la blonde, d’une voix où perçait une forte angoisse.
    
    Sans prendre la peine de se vêtir, le couple ...
    ... descendit à l’office et remonta un peu plus tard chargé de deux plateaux. Elles s’installèrent au lit. Charlotte remarqua en entrant dans la petite chambre de bonne que flottait l’odeur de leurs deux corps mélangée à celle des nombreuses fois où elles avaient fait l’amour. Une fois la collation terminée, les plateaux furent déposés sur la commode et les deux jeunes femmes s’enlacèrent à nouveau sous les draps.
    
    — Emmènes-moi avec toi… S’il te plaît, Tracy ! implora Charlotte en hoquetant.
    — Non Madame, vous n’y pensez pas ? Je ne peux pas… Il ne faut pas !
    
    Elle lui avait murmuré sa phrase à l’oreille en caressant ses longues mèches blondes, un peu comme quand on parle à un enfant. Charlotte posa son visage contre son ventre chaud.
    
    — Que vais-je faire sans toi ? Comment vais-je vivre sans l’odeur de ton corps ? Je t’aime Tracy ! pleurnicha la maîtresse du lieu.
    — Je vous aime aussi, Charlotte !
    
    Ce fut les derniers propos qu’elles échangèrent. Pour le reste de la journée, elles passèrent leur temps à se caresser, s’embrasser, se parler par le regard, s’embrasser encore. Pendant un long moment, vers midi, elles firent l’amour, tout en sensualité et volupté. Sans s’en apercevoir, vers 15 heures 45, Charlotte s’endormit.
    
    Lorsqu’elle s’éveilla, un silence pesant régnait dans la petite chambre. Elle s’assit et balaya la pièce du regard. La place à côté d’elle était vide. Seul, le petit bracelet entre les deux oreillers témoignait de la présence de la belle Irlandaise. ...
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