1. Mourillon de Fpathfraddel


    Datte: 14/04/2020, Catégories: conte, délire, Humour merveilleu, contes, Auteur: Freddy Warmbread, Source: Revebebe

    ... puis mirent le feu à un tapis. Ce n’est qu’à la quatrième tentative que ce verbiage fut utile : le fusil gela entre les mains de Loreline-Inès qui le jeta sous l’effet de la surprise. Puis, reprenant la maîtrise de ses formules, il la figea sur place puis disparut dans un beau flou artistique qui le fit immédiatement réapparaître dans la grande salle de réception, juste devant Mourillon, qui ne parut pas surpris le moins du monde. L’homme sorcier lui sourit d’un de ces sourires que l’on dit énigmatiques et que l’on trouve particulièrement sur un célèbre tableau que je ne nommerai pas, puis lui murmura à mi-voix :
    
    — Je me nomme Izarine Obronomozramnavistoq, saint patron et ange gardien des imbéciles. Sais-tu que tu en es un parfait représentant ? Non, bien sûr. Mais ce n’est pas une fatalité. Je vais même t’aider à changer le cours des choses. Mais le reste, tu devras le faire par toi-même.
    
    Sur ce, il prit la main de Mourillon et tous deux disparurent dans un flou nettement moins artistique que le premier, car la téléportation à deux personnes nécessitait une énergie telle que son aspect artistique s’en trouvait considérablement amoindri. En effet, il ne s’agit pas d’un film comme « Charmed » où les sorciers, démons, êtres de lumières et apparentés ont la faculté de se transporter à trois, quatre ou même douze tout en conservant les mêmes effets élégants lorsqu’ils apparaissent et disparaissent. La réalité était bien différente de cette vision édulcorée de la ...
    ... téléportation, ah ça oui, vous pouvez me croire.
    
    Enfin bref, let us go back to our sheep. Un certain temps après (non, je ne sais pas exactement combien de temps après, et puis d’ailleurs je m’en fiche pas mal : c’est un conte et non pas un roman historique, que diable !), nos deux protagonistes arrivèrent sur une vaste étendue d’herbe bien humide. Il faisait nuit noire (enfin, bleu très foncé plutôt), et au loin on apercevait une procession de lumières jaunes, très faibles et cependant bien visibles sur le fond d’encre de l’obscurité et qui se reflétaient vaguement sur les volutes capricieuses d’un cours d’eau. Le jeune Mourillon dormait dans les bras d’Izarine Obronomozramnavistoq (je l’appellerai désormais simplement O, comme oxygène, pour ne pas trop décourager les éventuels lecteurs), et le vieil homme contempla durant de longs instants cette procession, et il faillit fondre en larmes sous l’effet des relents d’oignon qui sévissaient dans le voisinage. Quelques heures plus tard, alors qu’il ne restait presque plus personne sur la prairie, Izarine O prit l’apparence d’un « processionneur » (excusez le néologisme, mais je ne pouvais pas l’appeler un processeur, tout de même), et se dirigea à pas rapides, presque en volant, vers le lieu où se trouvaient auparavant les fidèles, Mourillon en son giron.
    
    Méconnaissable sous son habit de pèlerin, Izarine se recueillit longuement devant le visage souriant et doucement serein de la Vierge Marie - car il avait beau être un sorcier, il ...
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