1. SNCF


    Datte: 09/04/2020, Catégories: fh, hplusag, frousses, rousseurs, inconnu, voyage, train, volupté, lettre, Auteur: Nicolas, Source: Revebebe

    Nous nous sommes rencontrés cette nuit dans le train. Il était tard, c’était le dernier train qui partait de cette gare. Dans le wagon de tête où je somnolais depuis dix minutes, en fait depuis que j’y étais monté, j’étais seul.
    
    Je ne vous ai pas vue entrer dans le compartiment, ni installer votre sac de voyage dans les filets. À vrai dire, je n’ai enregistré votre présence que lorsque vous vous êtes assise sur la banquette face à moi. Je n’ai d’abord vu de vous que vos longs cheveux flamboyants. Leurs larges boucles souples, leur luxuriance, leur couleur cuivrée, leur brillance ont fini par percer le mur de brouillard dans lequel je me réfugie habituellement pour faire ce genre de voyage. Il m’a fallu quelques secondes pour repérer vos yeux verts, semblables à des émeraudes de la plus belle eau. Par la suite, votre peau blanche, le semis d’étoiles de son qui en rehausse le teint, votre petit nez mutin et votre sourire éblouissant ont fini de me sortir des bras de Morphée. Je devais avoir l’air particulièrement niais, j’en suis sur, même si vous avez eu la gentillesse de ne pas le remarquer. Mais mettez-vous à ma place, je n’étais pas préparé à un tel réveil !!.
    
    Votre français chantant, votre hésitation pour prononcer "Clermont-Ferrand" m’ont convaincu que si vous êtes un ange, le paradis doit se trouver en Irlande. Mais la suite m’a prouvé que vous n’êtes pas un ange. Rassurez-vous, je ne le regrette en rien.
    
    Vous avez fait l’effort de vous adresser à moi en ...
    ... français, j’ai tenté de vous rendre la politesse dans mon anglais hésitant. Je vous ai entendu rire pour la première fois. Comment avez-vous fait pour me comprendre, je ne sais, mais vous avez eu l’air rassurée de savoir que vous étiez sur la bonne ligne et dans une voiture vous amenant à votre destination.
    
    Votre second éclat de rire, je le dois à la gêne qui s’est emparée de moi lorsque j’ai réalisé que, comme souvent au réveil, j’étais en érection, et que mon léger pantalon de toile ne masquait en rien cet état de fait. L’aviez vous remarqué depuis longtemps ? Votre regard s’est fait gourmand, et sur un ton amusé, vous m’avez demandé si le rêve était agréable. Puis vous vous êtes excusée de l’avoir interrompu. En fin, avant même que j’ai pu dire un mot, avant même que j’ai pensé à rectifier ma position semi-allongée, jambe sous le siège face au mien, vous m’avez dit vouloir vous faire pardonner. Comment aurais-je pu vous en vouloir, et de quoi donc ?
    
    Ce qui a suivi, je ne suis pas sûr de ne pas l’avoir rêvé. Il n’y a que vous qui sauriez me dire. Lorsque vous avez levé les bras pour ramasser vos cheveux derrière votre tête, votre chemisier a moulé vos seins de marbre avec une précision telle que j’ai su immédiatement qu’ils étaient libres de tout soutien. Du reste pourquoi les auriez vous emprisonnés dans un carcan plus ou moins rigide, alors qu’ils défient avec tant de bonheur les lois les plus élémentaires de la pesanteur ? De ce que j’en devinais à travers la soie ...
«123»