Huis clos - Histoires de Sexe

Huis clos

... prévoyez toujours tout, vous ?
— Non. Mais je fais mon possible. Allez !

…

— Oui… Allo ?
— Allo ? Il faut que je parle à Évelyne. Vous pouvez me la passer ?
— Dans un instant, Michèle, dans un instant.

…

— Évelyne, mais qu’est-ce que tu fais ? Qui c’est, ce type ? Il me connaît ? Il m’a appelé Michèle.
— Je faisais pipi dans la neige. Ce type c’est… Ben, j’sais même pas !
— Mais qu’est-ce que c’est que cette histoire de dingue ? Ton mari vient d’appeler. Je lui ai dit que t’étais crevée, et que tu dormais déjà. Il m’a demandé s’il neigeait ici. J’ai répondu que les volets étaient fermés, et que j’en savais rien. J’ai bien fait ?
— Oui, Michèle, tu as bien fait.
— Il a un peu insisté pour te parler. Il a aussi voulu causer à Sébastien. Je crois qu’il avait peur que je te l’ai prêté, mon Sébastien. Lui, il était au courant de rien, avachi devant la télé depuis que tu avais appelé. Le pastis ! Enfin ça s’est bien passé quand même. Ton mari voulait savoir si tu étais seule, dans ta bagnole. C’est pas d’la tarte, un type pareil. Et s’il rapplique, tout à coup, ton mec ?
— Tu lui dis qu’il fait chier. Voilà. Qu’il me pourrit la vie. Que j’en ai marre, marre, marre !
— Et ben, ma vieille, ça va pas fort, ce soir, hein ?
— Si, ça va très bien, au contraire. Salut !

…

— C’est quoi, cette musique ?
— Une cantate de Bach.
— Vous feriez pas mieux de mettre la radio, pour savoir quand on sera dégagé ?
— Si la radio de l’autoroute intervient, la lecture ...

... du CD est interrompue. Donc, pas de souci à se faire. Et je mettrai France-Info toutes les heures.
— Ça vous ennuierait beaucoup, si je reprends votre portable ?
— Pas le moins du monde. Je coupe la musique ?
— Oui, s’il vous plait. J’avais promis à Antoine de l’appeler juste avant d’arriver à Charbonnières… Pourquoi vous lui avez dit que vous étiez à Dijon, à cette Caroline ? Vous alliez chez une autre ?
— Non. Je vous avais vue.

…

— Antoine ?
— Évelyne ! Tu es bien arrivée ?
— Oui. Enfin, non. Je suis bloquée sur l’autoroute. Il y a de la neige.
— Ah bon !… Tu as prévenu ton mari ?
— Oui.
— Il se doute de quelque chose, pour nous ?
— Mais non ! J’ai inventé une histoire.
— Tu penses à moi ? Tu es contente de ta journée ? Je t’ai bien bourrée, hein, ma petite chienne, tu as pris ton pied ! Le méga panard !
— …
— Tu t’es éclatée, comme la petite salope que tu es.
— Non, Antoine. Une fois de plus, j’ai fait semblant. Tu n’es même pas foutu de me faire jouir, Antoine. J’irai plus jamais te retrouver. Adieu Antoine. J’ai cru que je t’aimais, je me suis trompée.
— Mais qu’est-ce que tu as ? Tu es devenue folle !
— Merci. Vous pouvez remettre la musique. Ouf ! je suis plus légère, maintenant.
— Il ne va pas rappeler ?
— Si vous croyez qu’il a seulement remarqué que je me servais d’un autre appareil que du mien ! Le mien, je l’ai oublié au bureau, hier.
— Vous avez bien fait. Cela nous a permis de nous rencontrer.
— Ah non ! Vous n’allez pas me draguer, ...