Huis clos - Histoires de Sexe

Huis clos

... les enfants sont couchés.
— Bonne nuit, Thierry, je t’embrasse.
— Moi aussi, je t’embrasse. À demain.
— Bien. Espérons qu’il neige aussi à Lyon. Vous n’avez pas froid ? Je ne peux pas mettre le chauffage en permanence. J’ai mis la clim en circuit fermé, mais j’aérerai quand le bahut qui est devant coupera son moteur. C’est à ce routier que vous avez demandé de vous prêter un portable, tout à l’heure ?
— Je me suis d’abord approchée de vous, mais vous étiez en train de téléphoner. Le routier m’a dit de monter dans sa cabine, qu’il y avait une couchette et qu’il savait comment me faire passer le temps agréablement. Dans la voiture à droite, ils n’avaient pas de portable. Après, vous aviez fini de téléphoner. Vous me prenez pour une cruche, hein ?
— Mais non ! Vous étiez un peu affolée, voilà tout. Vous les aimez ?
— Qui ?
— Thierry, Antoine, Christophe…
— Cela ne vous regarde pas. Pardonnez-moi. Vous êtes gentil de m’aider. Oui, non, j’en sais rien. J’ai peur de leur faire de la peine. Christophe, c’est de l’histoire ancienne.

…

— Et cette Sophie ?
— C’est une amie d’enfance. Plus qu’une amie. Je me sens bien avec elle. Elle n’est pas jalouse. Elle me traite avec gentillesse et… Mais je n’ai pas besoin de vous raconter tout ça. Moi, je ne sais rien de votre vie.
— Ne vous inquiétez pas, ça pourrait venir… Tiens, qu’est-ce que je disais !
— Allo, mon amour ?
— Oui, Caroline.
— Tu es dans ton hôtel, à Dijon ? Tu t’ennuies pas trop ? Je te manque un peu ? Tu es ...

... seul, au moins ?
— Extrêmement seul. Je n’ai trouvé personne qui ait accepté de me suivre dans ma chambre. Il neige. Dehors.
— Méchant ! J’avais besoin de te parler, Frédéric. Tu as été tellement bref, tout à l’heure. Quel dommage que tu sois resté à Dijon. Tu en auras pour longtemps, demain, avec ces types ? Tu passeras de bonne heure ? Dire qu’on aurait pu avoir toute notre nuit !
— Je viendrai le plus tôt possible.
— C’est ce soir que tu devais venir. J’avais tout préparé, je t’attendais, nue dans le noir, le coeur battant. Je tiens tellement à toi, mon chéri. J’ai été si triste quand tu m’as dit tout à l’heure que tu ne pouvais pas venir. Je tiens tellement, tellement à toi, mon chéri. Frédéric. Frédéric.
— Moi aussi, Caroline. Je t’embrasse.
— Tu me caresses partout, hein ? Mon amour, tu m’embrasses partout, hein ?
— Comme d’habitude, Caroline. Je t’embrasse. Dors bien.

…

— Bon, il faut que je retourne dans ma voiture. Merci pour tout.
— Et si votre mari appelle votre amie Michèle ? Enfin, j’irai vous chercher. Mais vous feriez mieux de rester avec moi. Votre voiture doit être glaciale, maintenant. Et avec votre petite robe si légère…
— Il faisait beau ce matin, et j’étais censée aller au bureau. Mais laissez-moi partir ! Vous ne comprenez rien, à la fin ! Vous ne comprenez pas que j’ai tout bonnement envie de faire pipi ?
— Ouvrez les deux portières, de votre coté. En face, c’est votre voiture. Personne ne vous verra. Couvrez-vous avec ce poncho.
— Vous ...