L'harmonique des corps - Histoires de Sexe

L'harmonique des corps

Dans l’épisode précédent : Après un début d’année plutôt merdique, je rencontre Sophie pendant un cours de dessin, à l’orée du printemps. Avec elle, entre notre premier baiser et notre première nuit, tout va très vite. Et je découvre l’intensité que le sexe peut procurer quand il se joue au diapason.

Il m’est difficile de remettre en ordre des souvenirs si lointains. Il ne me reste que des bribes qui jalonnent parfois, à grandes enjambées, le fil de mon histoire. Orbitant autour de moments clés, des bribes le plus souvent incomplètes et à la chronologie incertaine. Des morceaux imparfaits chargés d’émotion, flottant entre deux eaux comme des GIFs animés. Ils soulignent en contrefort des souvenirs plus entiers et racontent…

Comme ce matin où elle me demanda de lui faire l’amour :

C’était peut-être le lendemain de notre première fois, mais je n’en suis pas sûr.

Je suis réveillé par mon frère qui s’agite dans la cuisine, aussi discrètement qu’il le peut. Est-il rentré pendant la nuit ou seulement maintenant, en coup de vent, pour se changer et repartir ?

Sophie est contre moi, toute chaude, sa tête sur mon épaule, une jambe et un bras barrant mon corps.

Je revois mon frère sortir de la cuisine vêtu de son imper gris, puis quitter l’appart en tractant l’odeur de son déodorant derrière lui, tellement puissante, que je l’ai presque vue se faire découper quand la porte s’est refermée sur elle. Au premier bruit de ses pas dans les escaliers, Sophie ouvre ses ...

... paupières derrière lesquelles elle patientait en guettant cet instant. Et d’une voix velours mélangeant ordre et prière, me murmure :

— Fais-moi l’amour.

Une troublante sincérité dans ces quelques mots. Nous résonnons au même moment et au même désir, mais elle me précède, d’un rien, d’un cheveu…

La première fois où elle m’a fait jouir dans sa bouche était aussi ma première fois.

Je m’étais déjà fait sucer auparavant, mais ça n’avait jamais été bien brillant, jamais souvent et jamais jusqu’au bout. Mes précédentes, rechignaient toujours à la tâche. Pour elle c’était « beurk », c’était « sale », c’était « dégradant », etc., etc.

Par contre, ma bouche collée à leur chatte, ma langue dans leur vagin et parfois glissant sur leur anus, ça, ça ne les gênaient pas plus que ça. Bien au contraire !

Et de par ces expériences malheureuses, lorsque Sophie me suçait, je ne la laissais jamais aller jusqu’au bout. C’était con, mais c’était plus fort que moi, comme un réflexe. Même pendant un 69, c’est dire !

69, je me souviens de la vision de ma queue s’enfonçant dans sa bouche, de sa bouche suspendue à ma queue, de sa bouche devenant vagin. Je me souviens de l’appétit dont elle me témoignait, gourmande, affamée. J’en délaissais sa chatte et devenais spectateur. Elle était fantastique, sans pudeur, terriblement excitante. Moi dessus, elle en dessous, ou inversement, nous adorions ça.

69, c’est le cercle vicieux. Le plaisir que tu donnes te revient comme un boomerang, mais à ...