Ce cher Gaston - Histoires de Sexe

Ce cher Gaston

... rendre la pareille, parfois il faut savoir décrypter la bible, annonça doctement Jean.
— Mais encore ?
— Œil pour œil, dent pour dent ! Il faut te venger, mais aussi l’empêcher de recommencer et de te nuire.
— Oui, mais comment ?
— Pour commencer, nous allons demander de l’aide.
— Va être compliqué.
— Tu crois ? Pour se venger d’un inspecteur des impôts, nous allons refuser du monde mon grand. Mais il nous faut un peu de temps pour tout préparer, disons fin de semaine prochaine. Chiara, tu vas devoir nous aider un peu.
— Que vais-je faire ? s’inquiète-t-elle.
— Appâter la Bête !

Le dimanche suivant, je vais au parc en compagnie de Chiara. Gaston l’apprécie beaucoup, lui aussi.

Elle se détend en notre présence, semble oublier ses avanies passées. Nous devisons gaiement de choses futiles.

J’admire sa silhouette du coin de l’œil. Les cheveux réunis en chignon décorés d’un ruban noir et or, les mains posées derrière elle, sur la pelouse, elle ferme les yeux, laissant le soleil et la brise légère caresser son visage.

Sa peau ressemble à s’y méprendre à la soie la plus pure, légèrement dorée. Une peau de rousse. Belle et fragile à la fois.

Sa posture tend son chemisier sur sa poitrine. Sans être monumentales, les deux protubérances qui se dessinent sous le tissu m’inspirent fortement. Il y a de quoi occuper les mains d’un honnête homme.

Au vu de sa silhouette, je pense qu’elle doit pratiquer régulièrement un sport, peut-être la natation.

Je détaille ...

... aussi son profil. Un nez mutin, les pommettes hautes, les lèvres pulpeuses légèrement entrouvertes, le front droit. Une mèche folâtre flotte sur sa tempe.

Le tout parsemé de taches de rousseur.

— Satisfait de votre observation ? demande-t-elle, les paupières toujours fermées.

Un peu penaud de m’être laissé surprendre, je souris quand même.

— Je ne suis pas satisfait, je suis heureux. La journée est belle et je suis assis aux côtés de la plus sublime personne que j’ai jamais rencontrée, que demander de plus.
— Flatteur.
— Non, je me pense même en dessous de la réalité. Si vous pouviez voir les regards envieux de mes voisins et ceux, assassins, de beaucoup de mes voisines, vous ne diriez pas cela.
— Si les autres femmes m’envient, c’est uniquement parce que je suis assise à vos côtés. Je me suis renseignée sur vous. Vous êtes un séducteur retors. Vous utilisez les services de cette pauvre bête pour attirer dans vos rets d’innocentes femmes.

La pauvre bête en question se trouvait pour l’instant allongée sur ses cuisses, les yeux clos, les pattes écartées et le ventre à l’air.

— Je suis démasqué. Qui m’a dénoncé ? Que j’aille lui planter mes griffes dans les fesses avant d’aller me rouler en boule dans un placard.

Elle rit de bon cœur, un rire frais comme un ruisseau au printemps.

— Vos amis, Didier et Jean. Et merci de me changer les idées.
— Ils ne perdent rien pour attendre.
— Il n’a pas mordu à l’hameçon, il l’a gobé en entier. Didier jubile.
— Vous ...