Ce cher Gaston - Histoires de Sexe

Ce cher Gaston

... faire foutre avec sa petite queue, que je le quittais, que je le haïssais, et toutes sortes d’horreurs.
— Et alors ?
— Il me menaça de mettre en ligne la vidéo prise la veille, de l’envoyer aux parents de mes élèves, ce jour-là vous nous avez vus nous disputer. C’est un malade. Depuis il n’arrête pas de me harceler, de m’envoyer message sur message.

Et là, elle fond en larmes sur mon épaule. Je ne peux que la prendre dans mes bras et la consoler. Gaston fourre son museau sous son chemisier. Elle sourit.

— Il me chatouille.
— Gaston est un psy-chat-nalyste ! Il sait quand les gens vont mal et délivre le traitement adéquat.
— Je vous crois, mais je ne sais s’il pourra résoudre mon problème. Je ne sais plus quoi faire.
— Il possède des amis aptes à résoudre n’importe quel problème.
— Les amis de Gaston ?
— Les amis de Gaston sont aussi mes amis. Ce sont des gens originaux, farfelus, même barges, mais avec un cœur gros comme ça et capables de trouver une solution à n’importe quelle embrouille. Mais tout d’abord, je dois vous faire passer un test.
— Ah bon ? me répond-elle, inquiète.
— Quel est votre prénom ?
— Chiara. Ma maman est Italienne, précise-t-elle devant mon air intrigué.
— Venez Chiara, Gaston et moi vous emmenons.

Sans lui laisser le temps de réagir, je lui prends la main et l’entraîne.

Gaston connaît cette maison, avec son grand jardin, ses massifs de fleurs, ses arbres centenaires et la cuisine où traînent toujours une coupelle de croquettes ...

... et un peu de fromage de chèvre, son péché mignon.

Il trottine, la queue en l’air, décontracté, vers la porte d’entrée.

— Gaston ! Que fais-tu ici mon grand ? Si le matou arrive, le patron suit de près.
— Miaou, rrrou.

Didier et Jean viennent sur le pas de la porte nous accueillir. Ils marquent un léger temps d’arrêt en voyant Chiara.

— Voilà la jolie rousse dont Théo nous rebat les oreilles depuis plusieurs semaines. Je la trouve charmante moi aussi.

Devant l’air surpris de la jeune femme, je réponds.

— Ne faites pas attention, je vous l’ai dit, ils sont un peu barges.

Quelque temps plus tard, assis dans le salon, nous dégustons une orangeade à la Didier, trois gros quarts de vodka, un petit quart de jus d’orange avec une rondelle de citron vert, du gingembre et du piment à volonté. De quoi réveiller un mort. Ou faire bander un monastère dominicain.

Je relate les derniers événements.

— Vous en savez autant que moi, que pouvons-nous faire pour elle ?

Jean nous regarde, les mains jointes, les index sur les lèvres, dubitatif.

— Tu ne peux pas te laisser faire. Je suis du même avis que Théo, ton inspecteur des impôts est un être retors, fourbe, vil, affublé qui plus est d’une mini bistouquette qui balance trop vite la sauce. Ce doit être un refoulé, un psychopathe. Pour travailler aux impôts, il ne faut pas être normal.

Didier se lançait dans un de ses discours-fleuve contre l’administration fiscale, mère de tous les maux.

— Il faut lui ...