Rock'n roll suicide
Datte: 21/03/2020,
Catégories:
fh,
couple,
bizarre,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
pénétratio,
glaçon,
policier,
roadmovie,
Auteur: Maldoror, Source: Revebebe
Un quart d’heure plus tard, nous avions repris la route. Polly, à mes côtés, parée de sa culotte en coton et de son tee-shirt gorgés de foutre et de sang, le visage couvert de semence, et moi, torse nu, au volant du truck. Notre situation vestimentaire n’avait guère évolué. Le marcel du routier était en effet inutilisable, en raison de la pulsion meurtrière de ma belle cinglée qui s’était désormais emparée du flingue. Le Glock .17 reposait entre ses cuisses, le canon encore chargé d’un lourd parfum de violence. Après que Polly eut dépouillé le routier, j’avais dû me résigner à planquer le cadavre. Et quelle meilleure cachette que la chambre frigorifique de la remorque du camion ? L’homme transportait en effet une quantité importante de carcasses bovines pour le compte de la firmeBurger in, l’une des toutes premières chaînes d’alimentation du pays. Une aubaine ! Polly et moi nous apprêtions à faire de cette société sans scrupules une cannibale qui dévorait ses congénères. Rien de bien nouveau en somme…
Avachie sur le siège en cuir et une Fortuna au bec, les pieds en exposition sur la boîte à gants, ma princesse jouait avec de larges lunettes de soleil en plastique, une monture blanche que j’avais dénichée lorsque j’avais inspecté l’habitacle. Je portais d’ailleurs moi-même une affreuse paire de lunettes de soleil, celle du routier, qui m’envoyait valser dans une période seventies que je n’avais jamais connue. Polly avait été très touchée quand je lui avais offert ce modique ...
... trophée, sautant de joie en s’accrochant à mon cou, ses lèvres collées aux miennes. Elle adorait ce genre d’attention spontanée, crachant d’ordinaire sur les surprises convenues que réclamait notre société de consommation. Noël, les anniversaires et la Saint-Valentin étaient pour elle de véritables cauchemars…
En mon for intérieur, je savais qu’il y avait une raison beaucoup plus dramatique à ce rejet. Un jour de folie, m’avait confié Polly, son père avait poignardé sa mère avant de s’égorger devant elle, incapable de commettre l’acte ultime de ce sordide scénario. C’était de la psychologie de comptoir, certes, et sans doute ce raisonnement pousseraient-ils les juges à la déclarer irresponsable aux yeux de la loi si on se faisait alpaguer, mais je persistais à croire qu’une gamine qui assiste à ce genre d’épisode ne peut que faire n’importe quoi par la suite. J’avais fort heureusement eu la chance de rencontrer cette fille… Seules les cinglées m’attiraient, elles me promettaient une vie à la fois trépignante et excitante, chargée d’adrénaline. Fragiles, je leur offrais une protection sans limite, étant prêt à tout lorsque je suis amoureux.
Je passai la quatrième et tirai sur ma troisième cigarette avant de porter ma bière à mes lèvres en feu. Nous avions en effet trouvé de quoi nous désaltérer, une glacière remplie de Bud et de Coors - pas mes marques préférées mais ça faisait l’affaire - en guise d’oasis, le paradis pour un couple en cavale dans le désert. Polly avait ...