Pensées pour moi-même (2)
Datte: 18/03/2020,
Catégories:
fhh,
vacances,
hotel,
hsoumis,
fdomine,
Oral
journal,
Auteur: camilleM, Source: Revebebe
... mot. Je me suis assise sur le bord du lit, en me disant que le plus difficile était fait.
* * *
Je ne savais ce qui m’a fait le plus d’effet pendant cette période transitoire : en fait, deux choses m’occupaient l’esprit : d’abord bien entendu, il y avait le plaisir de l’imagination, plaisir tout immatériel et dont l’objet était le corps de Jean-Philippe exclusivement.
Ah, l’idée de le savoir rentrant dans sa chambre en se disant que cette fille était aussi attirante avec son corps (ce qui je traduis en langage des hommes par « bandante et trop bonne ») que tordue avec ses idées saugrenues, de commencer à se déshabiller rapidement dans sa salle de bain ou dans sa chambre (heureusement d’ailleurs, me suis-je dit, que David n’était pas là), de se rendre compte qu’outre le fait qu’il était livré à la merci du premier regard venu une fois la porte de son appartement franchie, il devrait aussi rendre compte d’un phallus fonctionnel et dirigé, si pas vers le cinquième étage, du moins d’une horizontalité certaine (j’ai ri intérieurement à l’idée qu’il est en train d’essayer de débander avant de sortir, en le coinçant par exemple entre ses jambes ou en tapant dessus), de boire un grand verre pour se donner du courage, de détourner les yeux de l’armoire à glace et de se dire que vraiment, il était con de prendre de tels risques ; d’ouvrir la porte et de tendre l’oreille, de faire en courant (ou au contraire en avançant très prudemment) les couloirs qui le séparaient de ...
... l’escalier de secours (je ne l’imaginais quand même pas prendre l’ascenseur), d’éventuellement devoir battre en retraite (j’allais ajouter « la queue entre les jambes ») au premier bruit suspect, de grimper quatre à quatre les marches de cet escalier (là au moins, il avait peu de risque de rencontrer quelqu’un) qui séparaient le troisième étage du mien, de repasser dans le hall des ascenseurs («Doors opening » !), et de courir aussi vite que possible avec une queue qui se balançait de gauche à droite au gré de la course éperdue vers la chambre. Ça c’est vraiment une jouissance intellectuelle !
L’autre chose qui m’occupait l’esprit était nettement plus concrète, c’était le paquet de livres qui traînaient sur mon lit. Décemment, je ne pouvais pas les laisser comme ça, au risque de faire croire à Jean-Philippe qu’il pouvait me considérer comme une des leurs (je veux dire des femmes qui acceptent que leur corps soit mis à la vue de tous, ouvert à tout venant) et qu’il lui suffirait de paraître en prononçant les trois mots magiques (veni, vidi, vici), pour repartir immédiatement, une fois l’acte rapidement consommé et l’ennemi laissé sur le carreau, et jouir de ce que pudiquement on appelle le repos du guerrier : de tout cela, il n’en était pas question ; de tout cela, je n’en avais d’aucune manière envie. J’ai donc pris tout le paquet d’albums illustrés, et je l’ai planqué dans un de mes tiroirs non sans y avoir préalablement jeté un œil.
Bon, dire que cela ne m’a pas interpellé, ...