1. Rat des villes, rat des champs (1)


    Datte: 18/03/2020, Catégories: Gay Auteur: D3lta, Source: Xstory

    ... céder. En fermant les yeux, je m’imagine déjà, assis sur la banquette en skaï rouge d’une cabine exiguë, les jambes écartées, le boxer sur les chevilles, à me tirer frénétiquement sur le manche en matant une vidéo que j’aurai pris le plus grand soin à choisir. Un plan amateur, peut-être, avec une jolie brunette pas farouche et un geek ne sachant pas trop quoi faire avec ce qui lui est offert. Ou une gigantesque partouze bi, où les chattes humides et les anus étroits ne seraient plus rien d’autre que des orifices à disposition des mâles alpha et de leur queue jamais rassasiée. Je finirai par m’imaginer à la place de l’un de ces mâles, ma main deviendrait un trou chaud et serré au milieu d’une paire de fesses musclées et je viendrai ajouter mon sperme à toutes les autres taches sur le sol que les autres ont laissé avant moi.
    
    Le choc est assez brutal quand je rouvre les yeux, mais je me secoue pour revenir à la réalité. Je sens ma bite remuer dans mon boxer qui se fait trop petit, et l’idée de m’éclipser dans les toilettes pour me vider me traverse l’esprit le temps d’une seconde, mais je me fais violence. Je dois en finir au plus vite avec cette corvée. Je vais entrer dans le hall 1, aborder le premier bouseux qui croisera ma route et jouer de mes talents d’acteur pour le convaincre que je m’intéresse à son métier jusqu’à ce qu’il accepte ma carte de visite. Après quoi, j’aurai tout le loisir de me jeter dans le métro et d’aller chercher ma récompense bien méritée.
    
    Le ...
    ... hall en question est le plus bondé de tous. Les visiteurs se déplacent par grappes au milieu desquels il est quasiment impossible de se faufiler. Ils font le pied de grue, en admiration devant un porc ou une chèvre comme s’il s’agissait là d’un quelconque animal exotique rare ; font la queue pour goûter une micro-portion de jambon ; rient aux blagues lourdes d’un animateur qui harangue la foule...
    
    Je finis par trouver ma cible. Tout à la gauche d’une rangée de box où somnolent des taureaux aux proportions à peine croyables, un homme est en train de brosser sa bête.
    
    Il est le stéréotype même du fermier : Salopette bleue - ou du moins elle devait être bleue avant d’être couverte de traces et de taches en tout genre - par-dessus un tee-shirt vieux comme le monde et bottes de caoutchouc. Il a le physique de celui dont le métier demande de la force, la peau tannée, et ses cheveux sont aussi blonds que les blés qui doivent entourer sa ferme. Il ne manque plus que le chapeau de paille et le brin d’herbe dans la bouche.
    
    Le bon point pour moi, c’est qu’il a l’air plutôt jeune, donc potentiellement moins réfractaire aux nouvelles technologiques que ces aïeux. Je prends mon sourire le plus aimable et me rapproche un peu en tentant d’ignorer l’odeur de fumier.
    
    — Bonjour !
    
    Pas de réaction. L’homme continue de brosser le poil de la bête comme s’il attendait qu’il brille.
    
    — C’est un sacré engin que vous avez là !
    
    — Ouais je sais, on me le dit souvent, répond-il enfin sans ...
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