1. Monsieur Leloup, ou l'oiseau mort


    Datte: 31/03/2018, Catégories: fh, fhh, hplusag, poilu(e)s, handicap, fsoumise, Voyeur / Exhib / Nudisme confession, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    Je déteste l’ambiance des hôpitaux. L’odeur caractéristique de désinfectant qui y règne m’indispose, et le personnel hospitalier, dévoué pour ses malades, considère souvent les bien-portants comme des importuns. Pour accéder aux services de réanimation, j’ai dû abandonner à l’accueil le joli bouquet de fleurs que je venais d’acheter, et je n’ai à donner à tante Adèle que les deux chemises de nuit que j’ai pu lui dénicher.
    
    Je la découvre, les yeux mi-clos, encombrée de tuyaux de perfusion, dans le sombre recoin d’une immense salle où la plupart des lits sont occupés. Je m’approche d’elle, très émue, et pose ma main sur la sienne. Elle ouvre les yeux et me gratifie d’un beau sourire un peu las.
    
    — Élodie, mais tu n’aurais pas du venir si vite ! Et tes cours ?
    — Mais c’est bien la moindre des choses ; j’ai eu si peur quand j’ai reçu l’appel du SAMU. Je peux bien en manquer un ou deux…
    — Le médecin s’est assez vite montré rassurant, tu sais, mais il m’a dit que je devrais être patiente, et éviter tout effort pendant ma convalescence…
    — Hum, la patience, pour vous qui êtes hyperactive, cela va être difficile ! Tenez, je vous ai apporté un peu de linge.
    — Merci, mais, tu sais, j’espère qu’ils ne vont pas me garder trop longtemps ! En mon absence, je souhaiterais que tu t’occupes de mes plantes, du chat et aussi un peu de monsieur Leloup, de son linge notamment. Comme tous les hommes, il est incapable de faire fonctionner correctement une machine à laver et de repasser une ...
    ... chemise !
    — Vous pouvez compter sur moi, ma tante.
    
    Une infirmière un peu revêche s’approche de nous et m’informe que les soins vont commencer. Après avoir chaleureusement étreint tante Adèle, je m’éclipse et quitte l’hôpital en oubliant même le bouquet que j’avais laissé à l’accueil.
    
    Pendant le retour en métro, le film de mes derniers mois dans la capitale défile dans ma tête. Le départ de mon Auvergne natale, l’inquiétude et les recommandations de ma mère, le faux détachement de mon père, la jalousie à peine cachée de mon frère… L’installation chez « tante Adèle », en fait une lointaine cousine parisienne de ma mère que j’avais peu connue jusque là…
    
    Bien que désuet et sombre, son appartement est propre et vaste. Nous vivons principalement dans la cuisine, car l’immense salle à manger et le salon sont fermés ; les meubles y sont recouverts de housses. Par contre, elle a fait installer dans ma chambre, aussi grande que celle que j’avais à Clermont-Ferrand, un bureau flambant neuf pourfaciliter mes révisions.
    
    En découvrant la BD éponyme qu’il m’a offerte, j’ai compris pourquoi mon père l’appelait « Prudence Petitpas ». Outre le chat, elle a cette allure un peu recroquevillée de certaines vieilles dames qui masque un dynamisme incroyable et une agilité d’esprit peu commune, qu’elle exerce autant à la critique des programmes et vedettes de la télévision qu’à la réalisation en un rien de temps des mots croisés. Quelques photos jaunies dans le salon me prouvent qu’elle ...
«1234...17»