Chasse royale
Datte: 13/03/2020,
Catégories:
nonéro,
historique,
Auteur: Pierre Siorac, Source: Revebebe
Résumé des épisodes précédents :«La légende du cavalier noir »Le vieux comte Aldemar de Merville est devenu grabataire par la volonté de sa jeune femme Hortense, qui désormais le trompe et le torture avec l’aide du marquis de Cessac. Découvrant cela, son fils – Pharamond de Merville – reprend les habits du cavalier noir, tue le marquis de Cessac et enlève son père pour le ramener chez lui, après avoir sévèrement corrigé Hortense de Merville.«Ce que femme veut »Tandis que Rose et les serviteurs du domaine forcent Pharamond à accepter que l’on soigne son père, la comtesse de Merville tente de se prémunir des nouveaux plaisirs que le cavalier noir lui a fait bien involontairement découvrir.«Le roi qui voulait être un homme »Au milieu des intrigues de cour, le jeune Louis XIII s’interroge sur la manière de régner enfin par lui-même.« Aventuriers et diplomates »Nicolas Brulart de Sillery échange son cavalier noir contre un autre et se rend à Paris afin de secourir le jeune Louis XIII.
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Il y avait deux façons de rencontrer le roi.
La première – la plus incertaine – était de demander audience. Le roi refusait rarement, certes… Mais la reine mère avait organisé un protocole long et tortueux qui lui permettait, à elle en définitive, de choisir qui Louis devait voir ou ne pas voir. Il fallait donc pour commencer montrer patte blanche, faire sa cour à la Médicis, plaire à Concini, ne pas susciter la méfiance de la Galigaï… On imagine donc aisément le ...
... genre de personne que le jeune monarque recevait en audience, et les conversations insipides qu’il devait affronter.
La seconde manière était plus sûre, puisqu’il s’agissait de s’en remettre au « hasard », et que ce hasard bien maîtrisé était infiniment plus libéral que l’étiquette inventée afin d’écarter le roi de ses fidèles sujets.
Ainsi Monsieur de Sillery et Pharamond se trouvaient-ils par pur hasard dans la forêt de Montmorency, en compagnie des barons de Vitry, Fouquerolles et Persan lorsqu’ils eurent la surprise d’y rencontrer le roi qui chassait, accompagné du duc de Luynes et de Madame de Merville. Le fait que la comtesse ait pu d’un seul regard convaincre Luynes n’étonnera pas plus le lecteur qu’il n’étonna Pharamond et son mentor. Ils échangèrent tous deux un sourire complice qui disait « Nous voilà donc au cœur de l’intrigue et de l’action ; jouons serré, et tâchons de ne pas trop nous livrer… »
Les présentations faites, le roi prit la parole :
— Je suis bien aise, Messieurs, de pouvoir compter sur votre expérience et votre soutien. Monsieur de Luynes vous a informés de notre projet de démettre Concini de ses fonctions. Nous cherchons un moyen sûr et efficace, et vous devenez en quelque sorte mon Conseil royal. Je vous écoute…
— Majesté, dit Fouquerolles, la chose est simple en théorie à défaut de l’être en pratique. Vous êtes le roi, et par conséquent tout doit plier sous votre parole. Ordonnez que cet aventurier soit démis, et cela doit suffire.
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