1. « Mon esprit, tu te meus avec agilité »


    Datte: 13/03/2020, Catégories: h, collection, revede, vidéox, poésie, portrait, Masturbation Auteur: Holden, Source: Revebebe

    ... passe peu de temps, et c’est toujours du temps perdu ; j’y consacre peu d’attention, et c’est toujours un coin d’attention enlevé à moi-même, comme une petite grange du parc, livrée à des jardiniers sans talent. Pourtant, je le sais, vous raconter mes histoires passera par là. Les jardins s’usent, lorsqu’on ne les cultive pas.
    
    Il y avait un récit sur notre site aimé, produit par une femme sans doute gentille, pleine de feu, et imaginative, qui m’a barbouillé l’âme et a conduit mes recherches.
    
    Les quelques pornographies qu’il m’arrive de regarder – c’est toujours un après-midi, c’est toujours lorsque le temps me manque – sont des vidéos personnelles, faites par des gens comme nous, des gens qui n’ont pas vendu leur beauté, mais qui l’ont partagée. On y trouve la femme de cinquante ans, formidable, dans son comique poudreux ; la jeune trop naïve, dans ses sous-vêtements de maison ; le jeune homme timide, phtisique, trop rêveur ; le badin amoureux qui rit de ses façons.
    
    Je regarde trois vidéos. La première, tant bien cadrée, tant éclairée que le mystère est mort, m’énerve, il n’y a pas de romantisme ; c’est une fille qui s’abandonne à son garçon, et qui récite la partition annoncée, le triptyque attendu, l’antichambre banale.
    
    Dans la deuxième, une femme et un homme, d’une trentaine d’années, se regardent par caméra interposée. J’ai fait cela, parfois, et j’en garde une belle expérience, teintée de ridicules, dont les tons, bleus fugaces et rouges fous, ...
    ... devraient vous amuser. Je vous conterai ça, aussi.
    
    Mais la femme se livre vite, mais l’homme est inattentif : il vit d’après, il n’aime que d’image… Pourtant, il y eut de l’idée dans l’orchestration.
    
    C’est ici que je me masturbe, laissant piteusement mes habits glisser au bas du lit. Me voici nu, allongé, dans ma chambre, et entamant des mouvements très amples, peu rapides, quelque peu risibles, volontaires.
    
    Les voisins sont très proches, une courte cloison nous sépare : je les entends dans leur cuisine, ils m’entendraient dans ma chambre, si précieux, je n’étais pas si attentif à ressembler à la méduse. Peut-être m’arrive-t-il de manquer mon silence. Au-dessus, c’est une voisine de mon âge ; j’entends ses talons, lorsqu’elle marche avec, et je me demande ce qu’elle fait, parfois.
    
    Lorsque je vais me doucher, je me masturbe simplement, sur moi-même, sans précaution. Le plus souvent, je m’aime sur le parquet de la salle de bain, dans le noir : je vous raconterai ; parfois, comme en ceci, c’est dans mon lit, sur notre site ou devant des pornographies, que je trompe mes volontés, que j’amuse mon énergie, en cherchant l’allégresse. Parfois, enfin, je me caresse dans la douche, l’eau se promène sur moi, j’amène des flots chauds, puis froids, et j’ai l’idée voluptueuse. Ce sont trois temps, je vous les conterai, qui n’excluent pas mes rares escapades publiques, mes occasionnelles découvertes plus folles, partagées, ces plantes plus uniques, avec d’autres ; le tout forme une ...