Les leçons de math - Histoires de Sexe

Les leçons de math

LA FEMME A LA FENETRE -5-

LES LECONS DE MATHS

Le dernier trimestre commence dans deux jours. Au milieu des rayons du supermarché, Jean pousse son caddie, le remplissant au gré de ses besoins.

— Tient, c’est notre petit locataire !

Il se retourne surpris. Geneviève lui sourit derrière son chariot.

— Bonjour Madame.
— Bonjour cher locataire.

Elle se tourne vers l’adolescente mal fagotée qui l’accompagne.

— Francine, voilà notre étudiant. Tu sais ? Celui qui occupe l’ancien logement du chauffeur.

Jean reconnaît la jeune fille entrevue dans la maison et dont il a sans succès tenté de violer l’intimité avec les jumelles. Elle ne lui accorde qu’un regard distrait et contemple les paquets de café et de tisane. Le garçon ne l’intéresse pas, c’est visible. C’en est presque vexant !

— Va chercher de la lessive, s’il te plaît. Nous irons ensuite au rayon fruits.
— Oui mère.

Jean la regarde s’éloigner. Il ne peut s’empêcher de la trouver gracieuse malgré les oripeaux dont elle est attifée.

— C’est votre fille ?

Madame Clément étouffe un petit rire nerveux.

— Ma fille ? Non, ma belle petite-fille.
— Votre quoi ?
— Ma belle petite-fille ! Plus exactement, la petite-fille de mon mari.
— Elle vit avec vous ?
— Oui, ses parents sont morts dans un accident d’auto. Nous l’avons recueillie. À part nous, elle n’a plus de famille.

Francine les rejoint un flacon dans la main.

— Qu’est-ce que c’est ? Je t’ai demandé de la lessive.
— C’est de la ...

... lessive, mère, de la lessive liquide. Elle est en promotion.
— Va pour la lessive liquide !… Je pensais à une chose. Que dirais-tu si nous invitions ce jeune homme à prendre le thé ?
— Quand ? Pas cet après-midi ?
— Si, cet après-midi !
— Mais, on devait le consacrer à grand-père !
— Justement ! Cela apportera un peu d’animation dans la maison où les distractions se font rares (Pour le vieux, peut-être, mais toi, tu sais en trouver des distractions ! pense Jean)… Ce sera pour lui l’occasion de faire connaissance avec notre locataire.

La jeune fille hausse les épaules, désabusée.

— Si vous voulez…

La perspective de sa présence, ne l’enchante pas, constate le jeune homme. Il va décliner l’offre mais Geneviève ne lui en laisse pas le loisir.

— Bon, c’est entendu ! Nous vous attendons à quatre heures et demie. Passez par le parc, ce sera plus commode pour vous. Je laisserai la porte-fenêtre du salon entrouverte. À tout à l’heure.

Geneviève se tourne vers Francine qui contemple les paquets de café alignés, l’œil absent.

— Tu viens ? Nous n’avons pas fini nos courses !

Jean, un peu interloqué par la soudaineté de l’invitation, regarde madame Clément et sabelle petite-fille, comme elle dit, disparaître derrière les rayons. Elle ne lui a pas demandé s’il était d’accord, s’il avait un engagement préalable, non ! Elle décide de l’inviter, il n’a qu’à s’exécuter ! Par chance il est libre. La perspective d’entrer, enfin, dans cette demeure bourgeoise l’enchante. Il ...