1. Rut dans le bush, bouche en rut. (1)


    Datte: 29/02/2020, Catégories: Trash, Auteur: yannlakeu, Source: Xstory

    Cet été austral caniculaire qui n’en finit pas ! Les premières heures de la nuit à peine moins chaudes que le jour. Le ciel bleu profond déchiré par l’aveuglante lumière du soleil au zénith.
    
    La chaleur qui tue tout. Pas de végétation, pas d’air, pas de vie. Les hommes atones qui ne remuent qu’à la tombée du jour, qui boivent de la bière pour se rafraîchir, qui pissent dans le sable en s’éloignant de quelques pas dans le désert... fausse pudeur.
    
    Et puis la fraîcheur, le froid parfois, qui vient dans la nuit étoilée avant que la lueur de l’aube n’annonce une nouvelle fournaise dont les feux s’allument dès que l’astre du jour luit sur l’aurore écarlate de l’est.
    
    Plaines du bush d’Australie, où les arbustes sont des arbres, enfer terrestre, solitude brûlée de l’âme.
    
    Chaleurs australiennes. Les cheveux qui collent... la sueur qui dégouline, l’eau qui mouille les débardeurs, les gouttes qui perlent au bout de seins... les seins... gonflés du désir inassouvi, le sexe mouillé, la toison humide, les entrailles humectées de désir, d"un désir qui ne veut rien dire, qui n’ose pas, qui se tait.
    
    Et pourtant, ces hommes doivent avoir envie. Qu’est-ce qui les retient de me culbuter dans la baraque, sur la banquette d’une camionnette dans l’habitacle surchauffé, dans la chambre de mon logement. Qu’est-ce qui me retient d’aller chez eux que la honte de passer pour une femme trop facile ?
    
    Il sont 30, ni plus ni moins.
    
    Deux ingénieurs, un suédois Karl, aussi scandinave ...
    ... qu’on peut l’être, grand blond aux yeux bleus, athlétique, trentenaire à peine. Un canon. Son chef ne l’est pas moins. C’est le seul australien avec le contremaître. Il s’appelle Phil; ses ancêtres devaient être irlandais ou écossais si j’en juge par son poil roux. Il n’est pas très beau de visage mais il sourit toujours. Il est assez trapu et tout en muscle. Il a la confiance des hommes qui respectent ses ordres précis et clairs et sa juste sévérité.... ses poings aussi, gros comme des marteaux et qu’il sait utiliser.
    
    Le contremaître n’en parlons pas. Australien aussi, jeune aussi, beau aussi, mais il est de la fanfare. Il ne cache pas la relation, souvent très bruyante, qu’il entretient avec l’un des latinos qui servent de main d’œuvre.
    
    Car les autres sont tous des latinos ou presque. Sud américains, chiliens, péruviens, équatoriens, boliviens... le peu d’espagnol que je comprends m’indique tout de leurs désirs obscènes, de leurs histoires de femmes lascives et d’étreintes infinies et hautement pornographiques. La plupart se vantent, c’est sûr.
    
    Restent deux congolais, plus noirs que minuit, avec lesquels j’échange quelques mots dans leur français approximatif, solides gaillards bien campés qui sont les seuls à rester presque tout le temps torses-nus et deux aborigènes, qui ne se mélangent pas au groupe, ou très rarement et qui assurent les repérages des lieux où le chantier avance, éloignant les nuisibles de toute sorte, notamment les serpents.
    
    A part les gays qui ...
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