Festivités - Histoires de Sexe

Festivités

... séparent, Madame en a le souffle coupé, les joues roses et de multiples frissons dans le bas du dos. Prise de bouffées de chaleur, elle retire sa petite veste qu’elle accroche délicatement à un chevalet vide, puis s’adosse sur une colonne porteuse. Elle remet un peu d’ordre dans sa chevelure, soupire abondamment puis s’approche de la plus grande toile.

— Décidément, vous êtes doué pour beaucoup de choses ! dit-elle, mutine.

Secrètement flatté mais ne laissant rien paraître, le mentor s’approche doucement d’elle par derrière, d’une démarche souple et silencieuse. Madame est perdue dans sa contemplation de la peinture, tentant de calmer son cœur qui bat la chamade comme jamais il n’a pu le faire auparavant.

Madame se retourne, elle a une certaine appréhension de le savoir derrière elle. Ils s’observent en silence quelque temps. Puis il s’en va se placer derrière la grande toile. Il passe alors sa tête d’un côté, à demi dissimulé par le fessier hyper réaliste :

— Vous aussi, vous me semblez être très douée pour beaucoup de choses !
— Vous… vous croyez ? Vous dites ça pour me faire plaisir !
— Non, je le pense.
— Vous mentez ! dit-elle, tristement. Je sais bien ce qu’on peut penser de moi : une poupée Barbie vieillissante avec du vent dans la tête !
— Si vous aviez du vent dans la tête, pourquoi avoir accepté nos rendez-vous ?
— Euh… Pour passer le temps ?

Il disparaît puis resurgit de l’autre côté de la toile. Sa voix a légèrement changé, plus acide :

— ...

... Vous vous croyez gourde, c’est ça ? Une belle petite gourde…
— Qu… qu’est-ce qui vous prend ? demande-t-elle, interloquée.
— Oh oui, juste une belle petite gourde bien sur elle, un bibelot de choix.
— Mais que faites-vous ?

La tête s’estompe puis change de côté, la voix est redevenue charmeuse :

— Vous êtes pleine de possibilités mais, hélas, votre entourage, votre mari vous ont empêchée de vous épanouir parfaitement. Vous étiez une jeune rose prête à éclore, ils vous ont mise sous une belle cloche de verre.
— Je…
— Vous avez une grande valeur, vous avez tant à faire, à donner, à offrir, vous le savez au fond de vous. Mais comment y croire après tout ce temps ?

La tête disparaît à nouveau, la voix se fait plus désagréable :

— Mais non, c’est inutile, vous n’êtes qu’un simple objet de décoration, une plante verte, une belle plante verte mais une plante verte quand même. Rien d’autre dans votre vie que de la futilité !
— Mais… Comment osez-vous ? À quoi jouez-vous ?
— Des talons aiguilles, une robe légère, de beaux ongles, voilà tout ce que l’on peut retenir de vous : des accessoires, vous êtes un portemanteau ambulant, gracieusement, mais un portemanteauin fine !
— Assez !
— Assez de beauté, de mots pour faire illusion, pour les faux-semblants, pour tout ce qui fait votre vie de théâtre !

Madame est anéantie, elle ne comprend rien, elle baisse la tête. La tête grimaçante s’efface, la voix douce revient, elle relève timidement la tête :

— Vous aviez la ...